Issues de multiples engagements en préfecture, une notice de blocage de périphérique a été déposée pour le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques (JO) mais elle a été rapidement interdite. Helmi Mamlouk a du mal à dissimuler sa frustration. Il est déçu de ne pas pouvoir profiter de l’euphorie olympique après un début d’année difficile pour les véhicule de transport avec chauffeur (VTC) à Paris. De plus, il se sent non considéré par les autorités.
Conduisant une voiture électrique brillante, il avoue sa déception. Lui qui avait hâte de travailler pendant les JO, attiré par l’atmosphère et l’apport attendu de touristes, fait face à une série de difficultés. Des voyages devenus irréalisables à cause des interdictions de circulation, des postes de contrôle de la police impitoyables, des trajets qui deviennent de plus en plus longs sans augmentation de tarif en raison des embouteillages… Paris et ses environs sont devenus un cauchemar alors que les routes se sont vidées.
Malgré les assurances du ministère des transports qu’après la cérémonie d’ouverture, les VTC pourraient bénéficier des mêmes conditions de passage que les taxis, sous réserve de présenter un bon de commande à l’entrée des zones contrôlées, le problème persiste. « Normalement, on peut déposer ou récupérer un client en zone rouge, mais nous sommes constamment arrêtés par la police. Quand on commence un voyage, on ne sait pas si on pourra le terminer », se plaint ce chauffeur de 45 ans qui travaille pour Bolt.
Vêtu de son ensemble impeccable comprenant un polo bleu ciel et un pantalon bleu marine, Helmi Mamlouk relate les difficultés de sa journée post-week-end. Sa journée laborieuse a débuté à 9 heures, lorsqu’il a dû transporter un couple italien de Bagneux (Hauts-de-Seine) jusqu’à la passerelle récemment aménagée de la cité du Franc-Moisin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), situé à une dizaine de minutes de marche du Stade de France. En conséquence, le trajet de trente minutes lui a rapporté 14 euros brut, suivis de trois quarts d’heure supplémentaires pour reprendre la route vers la capitale. Les courses ultérieures se sont avérées similaires. « J’espérais que les JO pallieraient un début d’été difficile, mais ce n’est pas le cas », affirme-t-il, découragé.
« Nous sommes beaucoup trop nombreux et nous tournons en rond »
Le flux de touristes anticipé ne s’est pas encore matérialisé, ajoutant aux difficultés de circulation. Le conducteur ne sait pas si cela est dû à une affluence d’étrangers inférieure à celle prévue par le ministère du tourisme ou à un surplus de voitures causé par des plates-formes. En effet, Uber et Bolt, les deux principales sociétés, ont proposé des formations presque gratuites afin d’attirer de nouveaux conducteurs et d’élargir leur offre. « Nous sommes surabondants et nous tournons en rond pour trouver des clients. J’ai perdu 40 % de mes revenus depuis le début de l’année », se lamente Helmi Mamlouk.
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