Par définition, le ping-pong, ou le tennis de table, est considéré comme un passe-temps familial typique que l’on joue pour se divertir avant le repas du dimanche. Cependant, une certaine fièvre inattendue a pris d’assaut ce sport lors des Jeux olympiques de Paris. Il semble que chaque fois que les frères Alexis et Félix Lebrun entrent en scène à l’Arena Paris Sud, une énergie électrisante digne d’un stade de football s’empare de l’endroit. L’élimination d’Alexis, l’ainé, lors des huitièmes de finale par le brésilien Hugo Calderano le mercredi 31 juillet, ne semble pas avoir diminué l’intérêt pour ce phénomène qui contraste avec l’attention habituellement dédiée à ce sport de la petite balle blanche.
Cela a attiré des spectateurs inattendus, y compris le célèbre footballeur Zinédine Zidane, qui a fait une apparition le mercredi pour voir les matchs des deux frères. De même, le basketteur de la NBA, Tyrese Haliburton, a fait une publication sur son compte X (anciennement Twitter) déclarant: « Les frères Lebrun sont incroyables. » Antoine Griezmann, le footballeur, s’est également demandé sur ce même réseau social quel était le but des cris poussés par Alexis pendant les matches. La question reste donc de savoir qui se joindra à cette fièvre le jeudi 1er août à 15 heures lors des quarts de finale où Félix doit affronter le taïwanais Lin Yun-ju.
Ce qui est remarquable dans cette effervescence, c’est le profil atypique des deux protagonistes, qui ressemblent plutôt à des « anti-héros ». Avec leurs lunettes carrées, leurs coiffures impeccables et leurs survêtements omniprésents, ces deux phénomènes du tennis de table français semblent venir d’une époque où les athlètes de haut niveau étaient respectés et admirés uniquement pour leurs prouesses sportives.
Avec leur apparence polyvalente et sagement désuète – sans tatouage, ni piercing, ni barbe élégante, ni muscles bien dessinés – ces deux jeunes post-adolescents ont réussi à créer une image authentique. Même en cas de défaite, ils ne manifestent pas une colère irréfléchie. Pas de confusion mentale face à la moindre difficulté avec leur coup de revers en topspin. En d’autres termes, ils évitent de se prendre la tête. Il semblerait que les joies de l’enfance n’aient jamais quitté leur être. L’un présente une voix en mutation, l’autre a de l’acné tardif.
Des vidéos au potentiel viral
« Ce que l’on apprécie vraiment chez eux, c’est leur sincérité », s’extasie Gilles Erb, président de la Fédération française de tennis de table (FFTT). « Ils sont eux-mêmes, ils n’ont pas besoin de se teindre les cheveux pour être à la mode. Le fait que le tennis de table soit un sport auquel tout le monde a participé à un moment ou à un autre rend leur identification encore plus facile. On a l’impression de voir des joueurs qui nous ressemblent, ce qui crée une proximité certaine. »
Il reste encore 58,51% de cet article à découvrir. La suite est réservée aux abonnés uniquement.
Laisser un commentaire