Il arrive fréquemment qu’un couple en aviron soit démantelé pour en former un nouveau. Un exemple tristement notable en France est celui de Stany Delayre. Après avoir décroché le titre de champion du monde en 2015 avec Jérémie Azou en deux de couple poids léger, il voit son partenaire remporter l’or l’année suivante à Rio (Brésil) avec Pierre Houin, considéré comme plus compétent par les entraîneurs nationaux. Fin mai, Emma Lunatti comptait également participer aux Jeux Olympiques de Paris avec Margaux Bailleul. Mais deux mois plus tard, Lunatti, originaire de l’Isère, se retrouve en finale le 1er août, en duo avec Elodie Ravera-Scaramozzino.
Le nouveau binôme, qui a réalisé le troisième temps en demi-finales, a de bonnes chances d’obtenir une place sur le podium, même si les Roumaines Simona Radis et Ancuta Bodnar semblent intouchables. Leur préparateur, Camille Ribes, déclare qu’ils visent une performance marquante en finale. Malgré une compétition serrée, il croit en leur potentiel pour remporter une médaille. Les deux femmes, qui ont déjà travaillé ensemble au sein de l’équipe de France, ont montré une belle complicité, tant sur le bassin qu’en dehors. Cependant, c’est la première fois qu’elles sont dans le même bateau.
Cette décision a été prise après que le duo Ravera-Scaramozzino – Bailleul a terminé à la décevante 12e place lors de la Coupe du monde de Lucerne, en Suisse, le 26 mai. Le directeur technique national, Sébastien Vieilledent, avait alors confié au journal Le Monde que leur bateau se classait entre 6e et 8e en 2023, mais que le niveau de compétition s’est intensifié ces derniers mois et ils ne sont pas, pour l’instant, à la hauteur.
L’intervention rapide a eu lieu lorsque Elodie Ravera-Scaramozzino, quelques jours après, s’est engagée dans un skiff (bateau monoplace) en compétition contre Emma Lunatti et Margaux Bailleul. Malheureusement pour elle, Margaux Bailleul est restée sur le bord, regardant le nouveau tandem remporter la troisième position lors de la Coupe du Monde à Poznan, en Pologne. Emma Lunatti, qui a terminé neuvième en quadruple scull aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, raconte : « En seulement neuf jours de collaboration, nous avons obtenu ce résultat, une sorte de coup de chance. »
Emma Lunatti, ancienne prometteuse biathlète, profite de l’opportunité et des deux courses déjà effectuées avec sa nouvelle coéquipière, après avoir obtenu le meilleur temps en série. Le 30 juillet, elle déclarait avec un sourire éclatant sous son masque: “Si on nous avait dit l’hiver [2023] ce qui allait se passer, nous aurions accepté cela mille fois”. Il faut toujours faire preuve de prudence, surtout à deux jours de la finale.
Dans leur embarcation, les responsabilités ont rapidement été réparties, comme l’a souligné Elodie Ravera-Scaramozzino suite à leur demi-finale. « Emma apporte de la vivacité et de l’énergie, et moi-même, à l’arrière du bateau, j’essaie d’apaiser et d’intégrer mon expérience », explique la Niçoise, qui a fini cinquième en double scull aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 et huitième cinq ans plus tard, à Tokyo.
Selon Camille Ribes, pour améliorer les résultats du jeudi prochain, il faut se libérer au bon moment lors de la finale et utiliser l’instinct de course. Il confirme que Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti ont les compétences techniques nécessaires pour suivre les meilleures en utilisant l’aviron et qu’elles ont beaucoup plus de qualités qui ne seront dévoilées qu’après la finale. Le duo représente un nouveau binôme avec un potentiel encore à découvrir, capable de sauver l’aviron français du score nul. On peut consulter le calendrier des Jeux Olympiques 2024 ainsi que les résultats des Jeux Olympiques de Paris sur l’aviron.
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