La joie a pris d’assaut le Parc des champions, situé dans les jardins du Trocadéro à Paris, lors de l’apparition des rugbymen à VII Bleus sur le podium, deux jours après leur réussite à l’emblématique Stade de France. L’immense structure de la Grande Halle de La Villette, qui abrite le Club France, est constamment bondée. Les bars et terrasses sont pleins à craquer, avec des écrans de télévision diffusant les événements. Des activités sportives sont organisées pour les enfants des centres de loisirs, leur permettant de découvrir des sports peu courants tout en s’amusant. Les Jeux ont pris possession de la vie quotidienne des Parisiens depuis leur lancement, faisant taire les nombreuses critiques initiales au profit d’un enthousiasme débordant.
Outre cette atmosphère festive, qui jouit des performances réussies des sportifs français, les premiers jours des Jeux olympiques (JO) ont-ils apaisé les inquiétudes concernant la sécurité, ou les craintes des commerçants et des professionnels du tourisme de ne pas atteindre les niveaux d’activité souhaités ? Faisons le point.
Ambiance festive dans les stades
Bob Bowman, l’entraîneur du champion olympique américain Michael Phelps, aux 23 médailles d’or, confirme : il n’a « jamais connu une atmosphère » comme celle qu’il a vécue dans la piscine de Paris La Défense Arena lors de la victoire de son poulain Léon Marchand à l’épreuve du 400 m 4 nages, le dimanche 28 juillet. Selon Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) de Paris 2024, le public français « met l’ambiance » depuis le début des compétitions.
Dans un contexte où le ravissement est fréquemment observable lors des Jeux Olympiques, Tokyo 2021 a marqué une exception en raison de la pandémie de Covid-19. Les Brésiliens avaient témoigné de leur ferveur en 2016 à Rio, particulièrement en football et en volleyball, montrant parfois leur enthousiasme patriotique en huant les compétiteurs étrangers. Les organisateurs de Paris 2024 regardent vers les Jeux de Londres de 2012 comme référence, comme le souligne Romain Lachens, Directeur de l’Engagement à Paris 2024, affirmant que les jeux de Londres ont été le reflet de cette ferveur nationale qui les influence.
Pour créer une atmosphère chargée, une innovation a été introduite : des carrés de supporters sont organisés lors de chaque séance d’épreuves, avec des tambours et tifos semblables à ceux des stades de football. Le nombre de ces supporters varie entre 50 et 1 000 selon la capacité des stades, et ils sont sélectionnés parmi les détenteurs de billets. Romain Lachens assure que cela donne des images incroyables à la télévision, qui incitent à rejoindre les jeux. Au sommet de ces groupes, 1 000 « Leaders d’ambiance » (entre cinq et dix, en fonction des épreuves) sont identifiés parmi les associations de supporters des fédérations sportives, dont beaucoup viennent des Irrésistibles Français, l’association de supporters des équipes françaises de football. Cette idée a été mise à l’essai lors de compétitions avant les Jeux Olympiques. Romain Lachens explique que la présence d’un petit groupe situé au bon endroit suffit à créer une ambiance. Selon lui, cette pratique est une première dans l’histoire des Jeux, et il assure que les équipes de Los Angeles 2028 en sont déjà fans.
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