Les attentes n’étaient pas élevées, pourtant, le tennis Français a réussi à nous décevoir encore plus. Pour décrire le parcours des Bleus à Roland-Garros, on peut le faire de plusieurs façons. En style Cyrano : « C’est une défaite totale ! C’est un désastre ! C’est un fiasco ! Comment décrire ce fiasco ? C’est une catastrophe. » En version euphémique à la Macron : « Je dirais pas que c’est un échec : l’avantage de jouer à domicile n’a simplement pas fonctionné. » En philosophant comme Neslon Mandela: « Sur cet court, ils ne perdent jamais, ils gagnent ou ils apprennent. Et ils ont, encore une fois, appris beaucoup. » Puis, il y a la perspective statistique, moins dramatique : aucun des neuf joueurs engagés, en simple ou en double, n’a réussi à gagner plus d’un match. En tout, dix-neuf matchs joués, treize défaites, soit 68% des revers… et 100% d’éliminations avant les quarts de finale. Inutile d’en dire plus !
Le mercredi 31 juillet, Corentin Moutet a apporté, malgré lui, la touche finale à cette cacophonie d’échecs. A midi, sur le court Suzanne-Lenglen, il a perdu contre l’Américain Tommy Paul, tête de série numéro 9 (6-7, 3-6). Pendant une heure et dix-neuf minutes, lors d’un premier set plein de rebondissements, le combat a été féroce. Corentin Moutet était, comme toujours, inégal. Il avait un jeu rempli de variations, des arrêts courts qui désarçonnaient son adversaire et un service cuillère pour commencer le tie-break. Mais aussi de grosses erreurs, et une difficulté à résister à la force de l’Américain. Le Français a toutefois réussi à soulever l’enthousiasme du public, sur certains échanges spectaculaires qu’il affectionne. On se console comme on peut.
La surprise agréable de la dernière compétition à Roland-Garros, où il a atteint les quarts de finale, a réitéré sa « fierté » et « le privilège de vêtir ce maillot ». Cependant, cela n’a pas été suffisant, comme c’est souvent le cas ces dernières années à la porte d’Auteuil. Sur ce terrain d’argile, on ressent une sensation de déjà-vu. Un jour constant pour le tennis français.
Mille déclinaisons de grimaces soupeuses
Au cours de cinq jours de compétition olympique, les Bleus ont présenté mille variantes de visages grinçants. En zone mixte, se trouvaient les larmes de Caroline Garcia, 26ème joueuse mondiale éliminée dès le premier tour, incapable de mettre fin à sa mauvaise passe à la porte d’Auteuil. Il y avait les quasi silencieux, comme Arthur Fils, rapidement évincé au premier tour, en double et en simple. Il y avait ceux qui, comme Edouard Roger-Vasselin aligné en double mixte avec Caroline Garcia, louaient « l’atmosphère fantastique » et regrettaient ces matchs qui se décidaient sur des détails.
Vous avez encore 61,43% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.