Léna Grandveau, la joueuse du club Neptune de Nantes, est un symbole. Née en 2003, l’année où l’équipe féminine de handball français a obtenu son premier titre international majeur lors du Championnat du Monde en Croatie, dirigée par Olivier Krumbholz.
Vingt ans plus tard, Grandveau a été choisie par le même entraîneur pour remplacer Laura Flippes à la dernière minute, lors de la finale du Championnat du Monde le 17 décembre 2023 à Herning, au Danemark. La match a été contre la Norvège, une fonction inhabituelle pour elle puisqu’elle joue généralement en tant que meneuse de jeu.
La surprise a été totale, aussi bien pour le grand public que pour les joueuses norvégiennes. L’incroyable travail de Grandveau, du haut de ses 20 ans et 1,71 m de hauteur, a contribué aux derniers quatre buts français, faisant pencher la balance en faveur de la France.
Après le match, Olivier Krumbholz s’est exclamé : « Elle a sauvé la France ! » Cependant, six mois plus tard, tandis que l’équipe se préparait pour le prochain défi du titre olympique gagné en 2021 à Tokyo, l’entraîneur a précisé : « Elle a joué un rôle clé, une partie de la victoire lui est due, mais nous n’étions pas menacés. Le fait exceptionnel, c’est qu’elle a marqué quatre buts consécutifs sans répéter la même action. »
La personne concernée souligne qu’elle a assumé ses responsabilités. Elle nous parle depuis l’ancien bâtiment de Mangin Beaulieu Sports Complex, situé sur l’île de Nantes. Pour elle, la pression ne l’a jamais bridée, elle la considère plutôt comme une force motrice, pas un obstacle. Confrontée aux redoutables Norvégiennes, sa faculté à exploiter de petits espaces dans la défense ennemie a joué un rôle clé. Romuald Notari, directeur technique des Neptunes de Nantes, où elle joue depuis 2022, remarque qu’elle réussit à utiliser son corps dans des espaces serrés où d’autres ne pourraient pas passer. C’est sa manière de jouer, mais elle peut aussi faire des combos avec ses pivots. Ses compétences sont complètes sur le terrain, bien qu’elle doit encore progresser en défense.
« Vitesse exceptionnelle »
Son parcours est celui d’une fillette destinée à devenir une championne. Christelle Naigeon, responsable des moins de 12 ans au Beaune Handball à l’époque, se remémore que dès son arrivée au club à 5 ans, elle présentait une coordination, une motricité, et une vitesse exceptionnelles. Ces capacités devenaient de plus en plus évidentes au fil des ans. Elle tient ces traits de ses parents : jusqu’à sa naissance, sa mère, Sandrine, était la gardienne de but de l’équipe première, et son père, William, qui vendait du matériel agricole pour les vignobles, était un joueur de rugby accompli.
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