Les joueuses de football féminin françaises, connues sous le nom de « Les Bleues », ont entamé leur compétition olympique le 25 Juillet en remportant un match exaspérant contre la Colombie avec un score de 3-2. Le 28 juillet, elles ont affronté l’équipe canadienne, qui est la championne en titre des Jeux Olympiques, au Stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne. Avant le début du tournoi, Le Monde a orchestré une discussion entre Jean-Michel Aulas, ancien directeur de l’Olympique Lyonnais et vice-président de la Fédération Française (FFF), et deux footballeuses françaises de générations variées: la capitaine Wendie Renard, 34 ans, et la défenseure Elisa De Almeida, 26 ans. Ils ont parlé de la progression du football féminin en France.
Jean-michel Aulas a déclaré que le football féminin il y a 20 ans était purement amateur. Il y avait un grand nombre de jeunes femmes qui voulaient jouer, mais il n’y avait aucune infrastructure en place, il a donc fallu tout bâtir de toutes pièces.
Wendie Renard, pour sa part, a rappelé qu’à l’origine, elles n’avaient pas de tenues d’entrainement de groupe à l’OL et qu’elles portaient toutes sortes de couleurs diverses. Au fil du temps, la structure s’est mise en place. Grâce à M. Aulas qui a alloué de l’équipements et des moyens chaque années, la section féminine a constamment évolué depuis qu’il a repris ses rênes. Elle a commencé à remporter des titres.
Jean-Michel Aulas s’est souvenu qu’à une certaine époque, les joueuses de l’équipe nationale n’avaient pas les mêmes privilèges que les hommes. Il se souvient d’avoir sollicité le président de la FFF pour que les joueuses obtiennent de l’équipement individuel. Ce serait impensable aujourd’hui.
Elisa De Almeida a commencé sa carrière footballistique très tôt, à l’âge de six ans en 2004. À cette époque, elle ignorait l’existence de clubs féminins et était donc contrainte de jouer aux côtés des garçons. Son seul choix était le club féminin de Juvisy, et elle était la seule fille de son premier club à Epinay-sur-Orge, dans l’Essonne. Lorsqu’elle y retourne maintenant, elle remarque une croissance du nombre de jeunes footballeuses.
De manière similaire, W. Renard a également commencé son parcours en jouant avec les garçons. Originaire d’une commune au nord de la Martinique, Le Prêcheur, elle était la seule fille là-bas jusqu’à l’arrivée d’une autre fille plus tard.
Quant à J.-M. Aulas, il milite pour le maintien de la mixité dans la formation précoce. Il croit fermement qu’il est bénéfique pour les joueuses douées d’évoluer mais aussi qu’il offre aux garçons une certaine maturité et une perspective différente.
W. Renard est d’accord avec Aulas, soulignant l’importance pour une jeune fille d’avoir la possibilité de s’entraîner avec des garçons. Cela aide à développer une personnalité forte et un respect mutuel.