Un petit fragment d’Ukraine est situé juste à côté de la Philharmonie de Paris. On y trouve un haltère constitué d’une barre fixe et de deux pneus de voiture remplis de béton, ainsi que plusieurs rangées de la tribune du stade Sonyachny de Kharkiv, qui a été dévastée par la guerre suite à l’invasion russe à la fin de février 2022. Le bleu et le jaune, couleurs nationales de l’Ukraine, sont omniprésents.
La « Maison de l’Ukraine », également appelée « Volia Space » (qui signifie « la volonté de triompher »), a ouvert ses portes le samedi 27 juillet, sous la protection des gendarmes français, dans le Parc des Nations, érigé pour les Jeux Olympiques et Paralympiques au sein du Parc de la Villette, à Paris. C’est au Trabendo, une salle de concerts réputée du nord de Paris, généralement dédiée au jazz, que l’Ukraine célèbrera les médailles de ses athlètes et organisera des concerts, des débats et des rencontres sur le thème du sport, de la culture et de la lutte de Kiev pour sa liberté.
Après avoir exprimé sa gratitude envers la France pour son soutien – le gouvernement ayant facilité l’aménagement de la Maison de l’Ukraine – Matvi Bidny, le ministre ukrainien de la Jeunesse et des Sports, a souligné l’importance de « soutenir [son] pays durant ces moments particulièrement difficiles ». Plus de 480 athlètes et entraîneurs ukrainiens ont été tués depuis le commencement de la guerre, que ce soit dans des bombardements ou sur le champ de bataille. Des centaines d’installations sportives ont également été détruites.
Pour se préparer de manière appropriée aux Jeux Olympiques, de nombreux sportifs ont dû se réfugier à l’étranger. Près de 200 de ces athlètes ont trouvé refuge en France, dans les Centres de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive situés à Châtenay-Malabry, Font-Romeu et Wattignies.
La World Athletics a exprimé un soutien sans faille à ces athlètes. En effet, Amélie Oudéa-Castéra, la ministre française des sports et des jeux olympiques et paralympiques, a dévoilé que sept équipes ukrainiennes, y compris celles de beach-volley et de hockey sur gazon, ont bénéficié de 3000 heures de formation offertes. Elle a assuré aux athlètes que tout le pays les soutiendra jusqu’au bout.
En plus de cela, le ministère français des sports a alloué un fonds de un million d’euros pour aider les sportifs ukrainiens, dont 140 se sont qualifiés pour les JO de Paris, contre 155 à Tokyo en 2021. La Fédération Internationale d’Athlétisme a également soutenu Kiev, avec le président britannique Sebastian Coe, résistant fermement à un retour de la Russie dans le monde sportif.
Lors de l’inauguration de la Maison de l’Ukraine, Coe a félicité ces athlètes pour leur courage et leur résilience, promettant le soutien constant et inconditionnel de World Athletics. Malgré la taille réduite de la délégation apportée à Paris, il a souligné qu’elle pourrait être la plus significative de ces dernières années. Coe, qui a dirigé les Jeux de Londres en 2012, a toujours affirmé son appui à l’Ukraine, en particulier lors d’une visite à Kiev en juin dernier.
Des remarques favorables ont été exprimées samedi à Volia Space. La situation est d’autant plus critique que les Jeux Olympiques pourraient voir s’affronter des sportifs ukrainiens et russes – une quinzaine ayant reçu l’autorisation de concourir aux Jeux de Paris sous une bannière neutre. Lorsqu’on a demandé à Matvi Bidny quelle serait leur approche dans ce cas, il a déclaré qu’ils ne se retireraient pas. Cependant, il a averti, en tant que ministre des sports ukrainien, qu’ils ne montreraient « aucun signe de respect » à leurs adversaires.