Après avoir dirigé l’équipe féminine de water-polo de la France pendant six ans, Florian Bruzzo a repris la direction de l’équipe masculine en septembre 2021, une équipe qu’il avait déjà conduite à Rio 2016, mettant fin à une absence olympique de 24 ans, bien que cette participation se soit soldée par une défaite en phase de groupes. Depuis, les Bleus ont terminé à une respectable 6ème place lors des championnats du monde de Fukuoka 2023 et ont réussi à se hisser en demi-finales à Doha en février. Quant aux Jeux Olympiques de Paris, leur premier match sera contre la Hongrie, le 28 juillet à 19h30. Le sélectionneur de 42 ans a confié au Monde les changements qu’il a constaté dans son sport ainsi que les défis qui restent à relever.
Quelles sont les conditions que vous avez posées pour accepter de revenir après l’échec de Tokyo, où les Bleus n’avaient pas réussi à se qualifier ?
Je me suis beaucoup interrogé. Mon principal souci était de vérifier que les joueurs et moi-même partagions la même ambition. Il était crucial de comprendre les erreurs commises dans le passé, d’évaluer ce qui avait fonctionné et ce qui aurait pu être amélioré. Il était aussi essentiel de s’assurer que toutes les parties prenantes, y compris la fédération et les clubs, étaient sur la même longueur d’onde. J’ai évalué les points forts et les points faibles de notre équipe, ce qui m’a amené à la conclusion que « Oui, une performance impressionnante est tout à fait envisageable ».
Quels ont été les facteurs déterminants de votre décision ?
J’avais trouvé l’assemblage de l’équipe assez harmonieux en termes de rôles. En ce qui concerne l’âge, il y avait un certain mélange, avec des participants très jeunes et d’autres autour de 35 ans. Toutefois, l’enthousiasme des joueurs les plus âgés, en fin de carrière, apportait une véritable dynamique au groupe. De plus, le Cercle des nageurs de Marseille, le CNM où six athlètes olympiques s’entraînent, faisait des investissements importants depuis deux ou trois ans. Romain Barnier a repris ce projet, l’a rendu plus professionnel et a organisé le tout de façon que je la visualisais. Enfin, quelques talents prometteurs ont rejoint l’équipe.
Depuis ma première séance en tant que sélectionneur (2012-2016), le water-polo masculin n’a plus rien à voir avec le sport qu’il était autrefois…
À cette époque, tous les participants n’étaient pas des pros. Maintenant, ils le sont tous, c’est leur seule occupation. Lorsqu’un club, le CNM, aspire à remporter la Ligue des champions, cela a un impact positif sur l’ensemble du water-polo, et spécialement sur l’équipe nationale. Strasbourg se développe, tout comme Tourcoing dans le Nord, Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis. Ça donne cinq clubs importants. Le milieu du water-polo en première division est beaucoup mieux qu’il ne l’était il y a dix ans.
On raconte que vous vous êtes beaucoup inspiré de Daniel Costantini, qui était à la tête de l’équipe de handball française entre 1985 et 2001. Pourquoi est-ce ?
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