Après avoir entendu son nom cité de manière récurrente pour le rôle, Marie-José Pérec, âgée de 56 ans, a décidé de lancer une petite campagne médiatique. Finalement, c’est elle qui a allumé la vasque olympique le vendredi 26 juillet, lors des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques (JO). L’athlète titrée trois fois aux JO n’était pas seule pour cet événement mémorable. Le judoka Teddy Riner, malgré ses imposants deux mètres et ses trois médailles d’or olympiques, s’est montré relativement discret à ses côtés. Ces derniers jours, il avait argumenté pour que cet honneur soit accordé à un athlète olympique plutôt qu’à un footballeur, comme Zinédine Zidane, par exemple, qui était le seul « rival » potentiel de Pérec.
Cependant, « Zizou » n’a pas suivi les pas de Michel Platini, ancien numéro 10 de l’équipe des Bleus et dernier relayeur lors des Jeux d’hiver d’Albertville en 1992. Le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), Tony Estanguet, déclarait sur France Inter, le vendredi matin même, qu’il n’avait informé personne au sujet du dernier relayeur. Cette incertitude a renforcé l’appréhension déjà palpable de Marie-José Pérec, une angoisse qui se dissipait miraculeusement au moment d’entrer en piste.
Le secret réside dans ses souvenirs d’enfance à la rivière près de Basse-Terre, en Guadeloupe, où elle chassait des écrevisses et bondissait d’une roche à l’autre. Ces souvenirs lui permettaient d’éliminer ses peurs et d’exprimer son élan majestueux, semblable à ceux qu’elle a montrés à Barcelone en 1992 et à Atlanta quatre ans plus tard, où elle a connu un double triomphe inoubliable de 200 m – 400 m.
La dame au visage de Greta Garbo du monde de l’athlétisme
Pourtant, en 2000, la peur triomphe finalement. Avant même de faire face à sa concurrente locale, Cathy Freeman, en Australie, Pérec s’esquive, fuyant la pression médiatique et l’agitation d’une nation qui a placé son adversaire autochtone comme un symbole de réconciliation. A ce moment, Pérec est considérée comme la Greta Garbo de l’athlétisme.
Pérec admet qu’elle a été un véritable « casse-tête » pour ses entraîneurs, mais cache un sentiment de timidité aussi grand que son ambition. Cependant, avec le temps, elle a révélé une personnalité attachante, cherchant à partager son expérience. « S’ils me choisissent pour la flamme, ils me donneront la quatrième médaille d’or que je n’ai pas gagnée à Sydney », elle a déclaré lors d’une interview à Eurosport.
Marie-José Pérec aspirait à suivre les pas de Mohamed Ali. En 1996, la légende de la boxe avait allumé la flamme olympique à Atlanta, malgré sa maladie de Parkinson. Porte-drapeau de la délégation française, « Marie-Jo » a observé cette scène, se rappelant les pensées de sa grand-mère sur le célèbre boxeur et défenseur des droits civils.
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