Le dilemme philosophique de savoir s’il est possible de progresser alors qu’on est déjà au sommet a été posé à l’équipe de judo française, qui commence son aventure olympique le samedi 27 juillet. Aux derniers Jeux Olympiques à Tokyo à l’été 2021, les judokas français ont brillé en remportant huit places sur le podium – sept en individuel et une victoire par équipe – ce qui en fait les principaux contributeurs de médailles de la délégation française.
À Paris, avec les mêmes leaders, Clarisse Agbégnénou (moins de 63 kilos) et Teddy Riner (plus de 100 kilos), l’équipe espère faire encore mieux. Stéphane Nomis, le président de la fédération française de judo, a annoncé l’objectif de remporter dix médailles sur les quatorze possibles en individuel. La victoire en épreuve par équipe mixte pourrait également contribuer à augmenter le nombre de médailles. Il rêve même de la plus précieuse de toutes les médailles : l’or. « C’est dans la tradition du judo français de remporter des médailles d’or et nous allons aux Jeux pour ça. Nos athlètes sont déterminés à y être présents et ils le seront », a-t-il déclaré.
M. Nomis tire sa confiance de la performance passée de l’équipe : sept médailles, dont deux en or, à Londres en 2012; cinq, y compris deux en or, à Rio en 2016 et donc huit médailles, avec encore deux en or, à Tokyo.
Au niveau des Jeux Olympiques, le judo français est généralement dominé par les femmes. Il semble que cela ne changera pas pour les JO de Paris 2024. Les athlètes tels que Shirine Boukli (catégorie – 48 kg), Amandine Buchard (- 52 kg), Sarah-Léonie Cysique (- 57 kg), Clarisse Agbégnénou, Marie-Eve Gahié (- 70 kg), Madeleine Malonga (-78 kg) et Romane Dicko (+ 78 kg) se distinguent fréquemment sur le plan international. Christophe Massina, le chef de l’équipe féminine française de judo, est optimiste quant à la perspective de remporter sept médailles dans les sept catégories, un exploit jamais réalisé par une nation chez les femmes. Il espère que la France sera la première à le faire.
Du côté masculin, Teddy Riner est le porte-drapeau du judo français. Avec onze titres mondiaux à son actif, il vise un troisième titre individuel, après ses victoires de 2012 et 2016. Riner, originaire de Guadeloupe, a remporté toutes les compétitions du Grand Chelem depuis le début de l’année, notamment à Paris en février, Antalya (Turquie) en mars, Douchanbé (Tadjikistan) en mai. Il a décidé de ne pas concourir aux championnats du monde à Abou Dhabi en mai dernier pour se préparer pour les Jeux Olympiques.
Certaines de nos judokas nationales ont également pris la décision de rester à la maison pour peaufiner leur préparation, alors que d’autres ont choisi de concourir au niveau mondial pour gagner de l’expérience ou se familiariser avec la compétition en vue des Jeux à venir. Massina compare ces athlètes à des voitures de Formule 1, chaque véhicule nécessitant des réglages différents pour être optimisé. La suite de cet article est réservée aux abonnés.