Claire, une femme de 50 ans qui travaille comme enseignante en économie, et Arielle, sa fille de 16 ans, ont décidé d’acheter un drapeau israélien. Avant cet achat, elles n’avaient jamais ressenti le désir ou le besoin d’avoir un symbole représentant l’État d’Israël. C’était même impensable pour elles de l’arborer au moment d’entrer au Parc des Princes à Paris où se déroulait, le mercredi 24 juillet, un match de football masculin olympique entre Israël et le Mali; un évènement sportif sous haute surveillance policière car se déroulant deux jours avant les Jeux Olympiques 2024. Cependant, leur point de vue a changé après l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a profondément affecté cette famille juive française.
« Habituellement, nous avons le drapeau français. Mais face aux récents événements, nous avons ressenti le besoin de manifester notre soutien à Israël face à la situation déplorable dans le pays », explique Claire. Elle fait part de sa préoccupation face à l’appui affiché par le mouvement politique La France insoumise aux Palestiniens. « Nous avons également sorti le drapeau israélien pour montrer aux athlètes qu’ils sont les bienvenus à Paris », poursuit Claire, attristée par le départ de nombreux Juifs français à cause de la recrudescence des actes antisémites.
Claire ajoute, « Mon arrière-grand-père était à Verdun pendant la Première Guerre mondiale. Si je devais quitter la France cela signifierait que je deviens une exilée. » Pour éviter d’être reconnue comme juive, Claire a également cessé d’utiliser son nom de jeune fille. De même, sa fille Arielle n’a partagé sa confession juive qu’avec quelques-uns de ses amis de longue date. « Et ce soir, je porte ouvertement un drapeau israélien dans la rue ! », dit-elle.
Le texte se termine par une déclaration troublante : « Il y a toujours des otages détenus. »
Âgée de 54 ans, Yaël Yermia n’est pas une fan régulière du football. Sa présence lors du match et l’affichage du drapeau d’Israël sont pour elle des réponses aux « discours haineux ». « Israël a été pris pour cible et des otages sont toujours détenus », déclare cette experte en communication qui assiste régulièrement depuis quelques mois aux rassemblements en soutien aux individus kidnappés et détenus par le Hamas. « Il est essentiel que le monde comprenne qu’on répond présent à chaque menace. », souligne-t-elle, même depuis les gradins d’un stade et indépendamment des faibles chances de médaille de l’équipe israélienne dans ce sport. « L’issue du match n’est pas le véritable enjeu! », affirme Abigail Malka, 29 ans, tenant une bière et accompagnée de deux amis. Aucun d’eux n’est réellement fan du football.
« Il est crucial de manifester notre soutien compte tenu de la situation actuelle », déclare la jeune femme. Les trois supporters occasionnels s’étaient préparés à répondre aux huées contre Israël – l’hymne national a effectivement été vilipendé avant le début du match. Ils étaient également prêts à la vision de drapeaux palestiniens, quelques-uns ayant été vus dans les gradins.
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