Dans le 20ème arrondissement de Paris, les grands panneaux « Engagez-vous dans les jeux » décorent l’enceinte du centre sportif Louis-Lumière. Chaque été, cet espace commun de l’est parisien, baptisé la Baignade, est magnifiquement transformé en une zone de divertissement avec des structures gonflables et une piscine, le tout revêtu des couleurs officielles des Jeux Olympiques 2024. Ce lundi 15 juillet, un fait peu connu c’est que la flamme olympique passera à quelques centaines de mètres seulement, de l’autre côté de la ligne de tramway, porte de Bagnolet.
Hier, la torche a visité les sites symboliques de la ville et aujourd’hui, elle fera un tour dans ses différents quartiers, du plus luxueux au plus modeste. Ce matin, l’humoriste Jamel Debouzze a marché à travers Barbès, portant le symbole des JO en mains. Quelques heures plus tard, le cortège a fait une étape au célèbre court central Philippe-Chatrier du stade Roland-Garros, situé dans l’élégant 16ème arrondissement.
Dans les gradins, une douzaine d’élèves du collège La Rose blanche, situé près de la Porte d’Asnières dans le 17ème arrondissement, ont été conviés par la mairie pour visiter « des endroits qu’ils ne fréquentent habituellement pas », d’après leur superviseur, Alexandre Gasiglia. « On peut faire savoir à tout le monde qu’on était là », se réjouit Sarra. Avant aujourd’hui, la jeune fille ne s’était pas vraiment intéressée au passage de la flamme, à l’exception du moment où le rappeur Jul a enflammé le chaudron à Marseille, le 8 mai.
Pour ces adolescents, les Jeux Olympiques ne sont pas une priorité majeure. Ils ont remarqué que le centre sportif Max-Rousié, qui servira de lieu d’entraînement pour la boxe pendant les jeux, a bénéficié d’une rénovation grâce à l’événement. « C’était autrefois délabré et laid, maintenant il y a des ascenseurs. Sincèrement, c’est agréable », exprime Abdoulaye, âgé de 15 ans.
Ils voient l’événement comme inaccessible. « Ce n’est pas que je ne veux pas y participer mais je n’ai pas d’argent », confie Aïssatou, 12 ans. Les organisateurs de Paris 2024 ont continuellement assuré qu’ils allaient « ouvrir largement les Jeux » à tous les publics, mais ils luttent depuis l’ouverture de la billetterie pour se débarrasser de l’image d’une grande fête destinée uniquement aux plus fortunés.
« On aurait eu des sièges d’où on ne voit rien »
Au Stade Louis-Lumière, situé dans l’un des quartiers les plus défavorisés du 20ème arrondissement, tous les résidents ont entendu parler des jeux. Cependant, peu envisagent d’y assister. Abdoulaye, 17 ans, et ses amis Rayan et Ryan, 18 ans, sont sur le point de commencer un match de football. Ils apprennent qu’il reste des billets à 24 euros pour les matchs du tournoi olympique. « Ce n’est pas si mal », sont-ils surpris de constater.
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