À l’approche des Jeux Olympiques, une décision du gouvernement en place a suscité une certaine tension : une partie des fonds destinés à la construction d’infrastructures sportives, dans le cadre du plan Génération 2024, a été gelée. La nouvelle, diffusée en cette année où le sport est à l’honneur aux yeux de l’État, n’a pas manqué de provoquer des réactions.
L’Association nationale des élus chargés du sport (Andes) révèle que la moitié des crédits alloués à des équipements structurants locaux, tels que les gymnases, les piscines et les terrains synthétiques, a été bloquée, réduisant leur budget total de 50 millions d’euros à 25 millions d’euros.
Le plan Génération 2024, annoncé par le président Emmanuel Macron en septembre 2023, constitue une extension du plan de création et de rénovation de 5 000 infrastructures sportives de proximité initié en 2021. Il était prévu que ce plan bénéficie d’une somme de 100 millions d’euros par an sur trois ans. Cette somme devait contribuer à la création de 5 000 nouveaux équipements sportifs, dont 1 500 dans les écoles, 3 000 équipements légers et 500 équipements plus structurants.
Cependant, les autorités soulignent que ce n’est en aucun cas une annulation de crédits. Malgré le gel, elles soutiennent que cette décision est juste un moyen de gestion prudent. Le gouvernement prévoit ainsi de maintenir les fonds mais de répartir les versements sur une plus longue période.
L’Andes exprime son indignation face à une décision prise discrètement, qui cause de la détresse au sein des communautés locales. Patrick Appéré, son président, déclare que l’héritage des Jeux est en train d’être sacrifié par Bercy. Il estime que cette démarche est répréhensible et s’interroge sur comment perpétuer l’héritage et accommoder l’afflux important de nouvelles recrues, en particulier avec l’impulsion de Paris 2024 et de la grande cause nationale.
Les fonds alloués par le gouvernement pour financer la construction de grands équipements sportifs étaient déjà jugés insuffisants par les officiels. Michel Savin, sénateur des Républicains, avait déploré en décembre 2023 lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2024, que les 50 millions d’euros annuels proposés par l’État pour les trois prochaines années pour les installations sportives majeures, n’étaient pas adéquats face aux besoins.
L’Andes est d’autant plus agacée de ce qu’elle considère comme une « insulte pour les acteurs sportifs », car ce gel de fonds survient après une réduction du financement des équipements sportifs destinés aux établissements scolaires.
En mi-mars, afin de combler les 50,5 millions d’euros de réduction de budget demandés par Bercy, dans le cadre d’un plan d’austérité plus large touchant le budget de l’Etat, le ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques avait diminué l’aide allouée à ces installations scolaires de 20 000 euros à 5 000 euros. Par conséquent, le budget pour ce secteur est passé de 10 millions à 2,5 millions d’euros.
Vincent Saulnier, le secrétaire général de l’Andes, considère que la situation actuelle représente un sabotage inexpliqué des politiques sportives locales. Il souligne également « le blocage simultané de la moitié des fonds destinés aux 1 000 emplois socio-éducatifs projetés dans les quartiers prioritaires de la ville suite aux troubles de l’été 2023 ».
Du côté des autorités, on met en lumière une modification du rythme de libération des financements. En octobre 2023, Emmanuel Macron avait déclaré un plan visant à favoriser l’intégration professionnelle par le biais du sport. « D’ici 2024, nous allouerons des fonds à 1 000 clubs dans 500 villes afin qu’ils recrutent et forment 1 000 éducateurs sociaux et sportifs, avec un soutien de 20 000 euros par club et une période de trois ans pour se donner une perspective », avait-il déclaré.
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