Il s’agissait d’un dossier qui n’était censé rester qu’entre les mains du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). Le document, sobrement baptisé « Alternatives CER1 », détaille les implications financières des diverses options envisagées pour l’organisation de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
L’existence de cette note a été dévoilée le 10 juillet par Le Canard enchaîné, et Le Monde a eu l’occasion de la consulter. D’après cette note, organiser la cérémonie dans un autre lieu que la Seine et ses quais en cas de menace terroriste avérée semble exclu. La direction de Paris 2024 souligne que les coûts opérationnels et financiers d’un tel déplacement seraient énormes, pour ne pas dire irréalistes, estimant le coût total à près de 300 millions d’euros.
Ainsi, le Stade de France est officiellement écarté. L’idée d’un « plan C » avait été discutée par le président de la République en décembre 2023, c’est-à-dire avant l’élaboration de cette note en février, soit environ 170 jours avant la cérémonie. Cette idée a été réitérée en avril. Néanmoins, ces propositions sont devenues caduques avec le début de la compétition de rugby à VII au Stade de France dès le 24 juillet, rendant cette option non viable, ont argumenté les organisateurs à chaque fois. La note interne suggère que si une solution de repli est absolument nécessaire, la cérémonie devrait se dérouler dans le village des athlètes, mais dans une version très limitée.
Le document suggère également un remboursement de 104 000 billets.
Emmanuel Macron avait confirmé en décembre l’existence d’un « plan B ». Selon une note détaillée des dirigeants du Cojop, il s’agit des implications financières d’une « cérémonie adaptée » sur la Seine et le Trocadéro, basée sur quatre facteurs progressivement présentés. Le premier facteur – la réduction ou l’élimination du public sur les quais hauts – aurait un impact financier « négligeable ». Toutefois, le dernier scénario, qui ne maintiendrait qu’une cérémonie réduite, sans public, face à la Tour Eiffel et à la Pont d’Iéna – le seul point d’arrivée du défilé nautique, comme prévu initialement – coûterait plus de 255 millions d’euros aux organisateurs.
Paris 2024 serait forcé de rembourser les 104 000 billets des quais bas (valorisés entre 90 et 2700 euros), d’indemniser leur partenaire d’hospitalités, On Location, pour les pertes occasionnées, ainsi que de nombreux fournisseurs (restauration, sécurité, clôtures…). Louis Vuitton-Moët Hennessy ne serait sûrement pas ravi d’une annulation d’une cérémonie dans laquelle le groupe de luxe a massivement investi. De plus, le déplacement total ou partiel de la cérémonie au Trocadéro pourrait entraîner des impacts chiffrables en dizaines, voire en centaines, de millions d’euros pour les diffuseurs, comme l’ont souligné les auteurs de la note.
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