Pour comprendre pleinement les nuances du Tour de France, nous devons analyser les déclarations de Remco Evenepoel, qui est souvent l’éclat émettant de la flamme de la compétition. Cependant, ses déclarations doivent généralement être prises avec une pointe de scepticisme. Alors qu’il se trouvait en seconde place, connu pour son énergie agressive qui l’emportait souvent hors des clous, il commentait la concurrence émergente dans le Massif central, un segment crucial de la course. Il avait alors critiqué l’attitude timide de ses concurrents, se référant à une journée tumultueuse mais finalement sans bouleversement, où la course serpentait sur des pistes de gravier blanc près de Troyes dans l’Aube. Il avait également prédit que le Tour de France serait finalement décidé dans les montagnes des Pyrénées, suggérant implicitement que la 11e étape, disputée le mercredi 10 juillet entre Evaux-les-Bains (Creuse) et la station de Lioran (Cantal), serait exempte de tout drame majeur.
Cependant, contrairement à ses prédictions, cette étape s’est avérée être cruciale, avec une tension palpable qui bourgeonnait tout au long des ascensions explosives du massif d’Auvergne, marquant un changement majeur dans cette 111e édition du Tour de France. Les deux leaders ont réussi à se distancer du peloton, donnant lieu à une confrontation intense. Pour la première fois depuis le début du tour à Florence (Italie) le 29 juin, le Danois Jonas Vingegaard a réussi à briser l’hégémonie du Slovène Tadej Pogacar. Vingegaard a remporté l’étape au sprint, ajoutant une précieuse seconde à son compte au classement général. Bien que Pogacar ait conservé son maillot jaune, pour la première fois depuis l’édition 2023, il a trouvé – ou plutôt retrouvé – un rival dignement compétitif.
Dans la course finale, les concurrents lancent leurs vélos tels des sprinteurs et se font propulser derrière, semblables à de petits parachutes. Jonas Vingegaard, qui a initié l’effort à 300 mètres, remporte le sprint par un demi-pneu. « Sincèrement, mon objectif était de bloquer [Tadej Pogacar] d’un côté des barrières pour l’empêcher de passer. Juste un peu plus loin, j’ai lancé mon sprint en anticipant qu’il me dépasse. »
Un changement de confiance se fait sentir
La fin de la course est tendue, le classement reste le même qu’au cours de l’étape du dimanche où le Belge Remco Evenepoel exprimait sa déception face à la passivité de ses adversaires. Néanmoins, l’élan du Tour de France semble avoir basculé, presque à mi-parcours. La première tentative échouée de Tadej Pogacar au Puy Mary, à 31 kilomètres de la ligne d’arrivée, en est une illustration. Le porteur du maillot jaune essayait de reproduire sa stratégie gagnante au col du Galibier (Savoie) de la semaine précédente. Une attaque dans le dernier kilomètre en montée, après l’épuisement physique et moral de ses adversaires par ses coéquipiers, puis une descente ardente sur une route mouillée.
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