La santé des eaux de la Seine n’est pas l’unique sujet de préoccupation pour les responsables des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Le débit du fleuve, gonflé par des précipitations importantes au printemps et en début d’été, est également étroitement surveillé par les autorités publiques et le Comité d’organisation (Cojop). À la station hydrométrique de Paris-Austerlitz, le débit de la Seine était plus de 500 mètres cubes par seconde le mercredi 10 juillet, quatre à cinq fois la normale estivale (100 à 150 m3/s). Après une averse orageuse qui a frappé la région Île-de-France le 20 juin, le débit a même atteint plus de 670 m3/s.
Malgré un réchauffement du climat qui a rendu les eaux navigables au cours des deux dernières semaines, le débit reste élevé, une situation qui représente une potentielle menace pour l’ouverture réussie des Jeux Olympiques, prévue pour la soirée du 26 juillet entre les ponts d’Austerlitz et d’Iéna.
Thierry Reboul, le Directeur des Cérémonies de Paris 2024, a déclaré le 4 juillet à l’Agence France-Presse que le débit pourrait causer des problèmes pour la vitesse et la manœuvrabilité des bateaux : « Il est nécessaire d’éviter un débit supérieur à 500 m3/s, sinon les bateaux ne voyageraient plus à 9 km/h mais plutôt à 12 km/h. » Une telle situation pourrait perturber la coordination de la parade fluviale et le spectacle organisé au bord du fleuve, rappelle le chef de l’événement.
Les organisateurs insistent sur le fait que la situation n’est pas critique. Si le débit se stabilise entre 300 et 500 m3/s, la cérémonie sera modifiée en conséquence. A savoir, les bateaux les plus imposants pourraient être substitués par d’autres, de peur qu’ils ne puissent passer sous les ponts. Marc Guillaume, le préfet de la région Ile-de-France, affirme que seulement une petite poignée de bateaux seraient concernées – environ une demi-douzaine sur les 180 prévus pour la parade. Il se montre optimiste quant au niveau de la Seine, qui devrait atteindre un pic ce week-end avant de retomber à 300 m3 / sec d’ici la fin de semaine prochaine, un niveau qui permettrait à la cérémonie de se dérouler comme prévu.
Guillaume et le Cojop misent sur les quatre principales réserves artificielles, localisées à l’est de Paris, en amont de la Seine et de ses tributaires, pour contrôler le débit du fleuve. Ces réservoirs sont gérés par l’EPTB Seine Grands Lacs. Constitués des lacs de Pannecière-Chaumard (réservoir de l’Yonne), du Der-Chantecoq (réservoir de la Marne), d’Amance-Temple (Aube) et d’Orient (Seine), ces réservoirs créés après la guerre peuvent stocker plus de 800 millions de mètres cubes – l’équivalent de 16 000 bassins de rétention d’Austerlitz.
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