Malgré une performance insatisfaisante au Tournoi des six nations 2024, Fabien Galthié avait promis de mettre l’accent sur le développement des jeunes talents du rugby français. Trois mois plus tard, l’avenir de ces nouveaux talents nationaux reste uncertain, mais ils auront la possibilité de s’épanouir sous le soleil de l’Amérique du Sud. Le sélectionneur national a sélectionné 23 débutants dans son équipe de 42 joueurs pour la tournée estivale de l’équipe de France.
Sept de ces débutants débuteront leur première partie à Mendoza, en Argentine, le samedi 6 juillet à 21 heures, heure de Paris, contre les Pumas. Ils joueront ensuite un deuxième match contre les Argentins le week-end suivant, précédé par une rencontre avec l’Uruguay plus tôt dans la semaine. « C’est un gros défi pour les joueurs et une opportunité de vivre le commencement de quelque chose de grand », a expliqué Fabien Galthié lors d’une conférence de presse jeudi.
Comme pour toutes les tournées outre-mer, l’équipe de France doit laisser derrière les joueurs qui ont participé à la finale du championnat de France, gagnée par le Stade Toulousain contre l’Union Bordeaux-Bègles le 28 juin. L’équipe a aussi décidé de donner un break à ses leaders habituels, qui ont plus de matches dans leur agenda que de jours de repos. Grégory Alldritt, Gaël Fickou et Charles Ollivon pourront suivre les trois matchs des Bleus depuis chez eux, s’ils le souhaitent.
L’avenir du rugby français pourrait bien être entre les mains des jeunes talents tels que Théo Attissogbé (19 ans) de Pau, Hugo Auradou (20 ans) et le joueur de Montpellier, Lenni Nouchi (20 ans). Ces derniers auront l’occasion de porter pour la première fois le maillot national. L’ancien centre, Yannick Jauzion (73 sélections), qui a entamé son parcours international par une victoire contre l’Afrique du Sud en 2001, pense que c’est une excellente opportunité pour les novices de commencer lors d’une tournée estivale. Selon lui, il y a moins de stress comparé au Tournoi des six nations et les échecs ne sont pas autant scrutés.
Avec des places à gagner
Certains pourront espérer se faire une place de choix grâce à cette occasion unique. Sébastien Tillous-Borde, dont la première de ses 19 capes remonte à 2008 en Australie, se souvient comment Galthié, en 2020, avait fait ses preuves en faisant confiance à des joueurs largement inexpérimentés qui, par la suite, sont devenus des piliers de l’équipe.
L’ex-demi de mêlée sera particulièrement attentif à la compétition pour le numéro 9, qui s’annonce serrée entre les trois Baptiste- Jauneau, Couilloud et Serin. Celui qui se démarquera pourrait avoir l’occasion d’évoluer aux cotés d’Antoine Dupont lors des prochaines compétitions internationales. « Les joueurs vieillissent et des places se libèrent en vue de la prochaine Coupe du monde [en Australie, en 2027] », explique Sébastien Tillous-Borde.
Alors qu’on attend la Coupe du Monde, les places en équipe de France semblent être instables. Fabien Galthié n’a pas tendance à renouveler son équipe une fois l’été passé. Par conséquent, si certains ne se distinguent pas, ils pourraient attendre longtemps avant de recevoir une nouvelle opportunité. Ceci concerne surtout les jeunes, mais pas exclusivement.
Avec ses 25 ans et 19 sélections à son actif, Melvyn Jaminet pourrait paraître comme un vétéran au sein de cette nouvellement formée équipe de France. Cependant, l’arrière de Toulon, autrefois considéré comme un « phénomène » par Fabien Galthié, a vu son statut diminuer au fil du temps, le poussant à réaffirmer son rôle, au moins comme doublure de Thomas Ramos. Il en est de même pour Demba Bamba, le pilier de Lyon âgé de 26 ans avec 26 sélections, qui n’a pas été retenu pour la dernière Coupe du monde.
Confronter les grandes équipes nationales
« Même si elle a lieu en fin de saison, la tournée d’été offre une formidable opportunité aux joueurs de faire leurs preuves. Ils ont souvent tendance à jouer sans retenue », observe Yannick Jauzion. Et qu’importe s’il y a beaucoup de déceptions lors des sélection pour les Six Nations et la Coupe du monde 2027. « L’analyse des joueurs est vaste, mais il est indispensable que l’équipe de France dispose d’un large éventail de choix pour chaque position et qu’il existe une vraie compétition. »
Inscrite dans un programme déjà chargé, cette tournée aura l’avantage de répondre, en partie, à une critique souvent formulée. « Le Tier 2 [les équipes les moins fortes] a besoin de compétitions pour que le rugby ne soit pas un sport pratiqué uniquement par dix nations », argumentait le talonneur uruguayen German Kessler, lors de la Coupe du monde.
Comme la Namibie, la Roumanie ou le Chili, son équipe a subi une lourde défaite lors du dernier Mondial. Tous aspirent à se mesurer plus régulièrement avec les principales équipes nationales afin de s’acclimater à de tels sommets. Pour German Kessler et ses coéquipiers, ce sera le cas cet été. Bien que l’équipe de France présentera un effectif rajeuni.
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