Catégories: Sport
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6 juillet 2024 20 h 09 min

Euro 2024: Arrêt des fans turcs controversés

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Le samedi 6 juillet, lors du quart de finale de l’Euro 2024 de football entre la Turquie et les Pays-Bas, les forces de l’ordre berlinoises ont stoppé la marche des fans turcs. La raison : nombreux étaient ceux qui ont massivement exécuté le salut des « Loups gris », un signe identitaire de l’extrême droite turque. La police de Berlin, par le biais de X, a réitéré que ce type de manifestations politiques n’avait pas sa place lors d’une marche de fans.

Ce geste controversé – trois doigts liés avec l’index et l’auriculaire levés, dessinant un profil de loup – est sous le feu des projecteurs depuis mardi. En effet, Merih Demiral, le défenseur, l’avait employé pour sa célébration après avoir marqué des buts lors du huitième de finale où la Turquie avait battu l’Autriche (2-1). Conséquence : l’UEFA lui a infligé une suspension pour deux matchs, entre autres pour avoir « détourné des événements sportifs pour des actions non sportives ». Une punition que Vincenzo Montella, le coach italien de l’équipe turque, a qualifiée d' »injuste ».

La ministre allemande de l’intérieur, Nancy Faeser, a également exprimé sa désapprobation sur X à l’égard de l’action de Demiral en déclarant : « Le symbole des extrémistes de droite turcs n’a pas sa place dans nos stades ». Elle a également ajouté qu’exploiter le championnat de l’Euro pour véhiculer du racisme était complètement indéfendable. Suite à cette déclaration, la Turquie a convoqué l’ambassadeur allemand à Ankara mercredi, alors que Berlin a fait pareil avec l’ambassadeur turc jeudi.

En Allemagne, où vit la plus grande population turque d’Europe, les autorités doivent gérer le soutien de certains résidents envers les « Loups Gris ». Ce groupe est perçu comme raciste et antisémite par les pouvoirs publics. Les « Loups Gris » ont vu leur influence grandir depuis les années 1960 sous l’égide du Parti d’action nationaliste (MHP), membre de la coalition gouvernementale conduite par le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdogan. Ce groupe ultranationaliste a été lié dans le passé à plusieurs homicides politiques, ciblant des militants de gauche ou kurdes.