Sapeurs-pompiers, forces de police, services médicaux d’urgence… En cette belle fin de matinée de mai, il règne une effervescence inhabituelle autour de la marina olympique du Roucas-Blanc, à Marseille. L’ensemble des autorités locales et des services de secours et de sécurité sont présents pour un exercice de gestion de crise à échelle réelle, à proximité du site qui accueillera, du 28 juillet au 8 août, les compétitions de voile des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Malgré les explosions simulées et la danse des victimes factices baignant dans un faux sang, la journée ordinaire de Lauriane Nolot, 25 ans, ne se trouve pas perturbée. « C’est Marseille ! » plaisante-t-elle. Récemment sacrée championne du monde de kitefoil pour la seconde saison consécutive, elle reprend son activité après une pause durant laquelle elle s’est consacrée à l’aménagement de la maison qu’elle vient d’acquérir à Hyères (Var), son lieu de résidence.
La journée est dédiée à la sélection de la planche et du foil que Lauriane utilisera dans sa quête du premier titre olympique féminin de l’histoire de cette discipline naissante. « Les marques inscrivent auprès de l’Association Internationale de Kiteboarding divers types d’équipements que les athlètes achètent et testent dans toutes les situations imaginables pour déterminer ce qui conviendra le mieux pour les Jeux Olympiques », précise Ariane Imbert, qui co-entraîne l’équipe nationale de kitefoil aux côtés de Bertrand Dumortier.
Une ambiance à la fois tendue et exaltée, digne d’un film de James Bond.
La voile en forme de cerf-volant de 20m2 de Lauriane Nolot, attachée à sa planche par des cordages, se gonfle rapidement grâce aux vents de vingt nœuds qui balaient la rade sud de Marseille, provoquant des vagues notables. Grâce au foil – une ailette sous-marine qui permet de décoller – sa planche se soulève hors de l’eau comme un tapis volant, accompagnée par les exclamations admiratives des écoliers qui se plient en cercles dans le bassin intérieur de la base nautique, comprimés dans leurs Optimists.
Suivre Lauriane Nolot depuis le semi-rigide des formateurs est un défi. Aucune bouée n’a été larguée ce jour-là, de sorte que la kitefoileuse pourrait se concentrer sur les sensations procurées par son nouvel équipement, plutôt que sur les techniques, préviennent les techniciens.
Alors qu’elle enchaîne des « runs » à pleine vitesse, un kitefoiler mystérieux surgit de nulle part, vêtu de cagoule et de combinaison en néoprène noire. Partout, à l’avant, à l’arrière, dans ou sous son vent, l’ombre inquiétante est constamment présente, visiblement déterminée à perturber la jeune femme.
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