En vue des prochains Jeux olympiques de Paris 2024, il est pratiquement impossible d’échapper au mélange entre politique et sport, particulièrement en raison de l’actualité en France. Le résultat du deuxième tour des élections législatives pourrait bien voir l’arrivée d’une majorité d’extrême droite à la tête du pays, seulement cinq jours avant l’annonce des quatre porte-drapeaux qui représenteront la délégation française. Ces figures symboliques, deux doubles mixtes, l’un pour les JO et l’autre pour les Jeux paralympiques, seront présentées le vendredi 12 juillet. Ils seront chargés de mener les athlètes français lors des cérémonies d’ouverture prévues le 26 juillet pour les JO et le 28 août pour les JP. Comme le souligne la judoka Romane Dicko, candidate au poste de porte-drapeau, « tenir ce drapeau, c’est être le visage de l’équipe pendant les Jeux olympiques, ainsi que celui du pays ». Au total, dix-sept athlètes et para-athlètes aspirent à ce rôle honorifique.
La médaillée de bronze des Jeux Olympiques de Tokyo, à l’instar des autres candidats, se trouve au centre d’une « campagne électorale » prenant une direction surprenante après être entrée en conflit avec la campagne des élections législatives. Les noms des prétendants ont été révélés le 13 juin par le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF). Cette annonce est survenue moins d’une semaine après celle du Président Emmanuel Macron qui a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin. Les nouvelles exigences de candidature nécessitent un large consensus; pour la première fois en France, les porte-drapeaux seront élus par l’ensemble de la délégation tricolore, composée d’environ 565 athlètes Olympiques et 240 athlètes paralympiques. Cette décision, prise par les responsables du sport français, vise à transformer l’élection par voie électronique, qui a eu lieu les 9 et 10 juillet, en un événement majeur des Jeux de Paris. Historiquement, le choix du porte-drapeau était laissé aux conseils d’administration du CNOSF et du CPSF. Cependant, pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2021, le procédé a été modifié : la judoka Clarisse Agbegnenou et le gymnaste Samir Ait Saïd ont été élus suite au vote des 59 athlètes ambassadeurs désignés par les fédérations.
Wendie Renard, capitaine de l’équipe française de football féminin et candidate, a déclaré qu’elle n’a pas mené de campagne auprès des athlètes en respectant l’esprit olympique. De même, Mélina Robert-Michon, lanceuse de disque, a affirmé qu’elle n’a distribué aucun tract ni visité les marchés. Tous les candidats – initialement au nombre de 18, mais ramenés à 17 après la non-qualification de Renaud Lavillenie à la perche – ont soumis ce qu’on pourrait appeler une « profession de foi » en format vidéo d’une minute et trente secondes. Étant donné que la plupart de ces vidéos ont été enregistrées avant le 9 juin, elles ne mentionnent pas les élections législatives. 66.55% du contenu de cet article reste à découvrir et est accessible uniquement pour les abonnés.