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2 juillet 2024 6 h 12 min

« France-Belgique: Les Bleus, Nouvelle Compétition »

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« Nous entamons un nouveau défi. » C’est le leitmotiv que l’équipe de France a adopté avant d’affronter la Belgique, le lundi 1er juillet à 18 heures, lors du duel le plus captivant des huitièmes de finale de l’Euro 2024. Didier Deschamps, William Saliba, Ibrahima Konaté, Eduardo Camavinga, Kylian Mbappé : tous ont réitéré cette conviction, la considérant comme un fil conducteur, suite à une phase de groupes déconcertante (une seule victoire et deux buts – un autogoal et un penalty – en trois rencontres), soulevant des questionnements sur les chances des Bleus dans ce tournoi.

Cette affirmation découle d’une croyance fermement établie au sein des Bleus : les performances du début du tournoi ne déterminent pas les résultats des phases éliminatoires. « Les performances de la phase de groupes ne peuvent pas prédire celles de la phase éliminatoire », croit fermement le sélectionneur, évoquant la Coupe du monde 2018. La France avait éprouvé des difficultés à sortir de la phase de groupes avant de se transformer lors du huitième de finale contre l’Argentine (4-3) et de démontrer un niveau d’équipe solide. Ancien souvenir plus amer pour Deschamps, le Portugal en 2016, devenu champion d’Europe (1-0 contre la France en finale), avait cumulé trois matchs nuls en phase de groupes.

L’histoire des grands tournois internationaux est marquée par des équipes qui ont atteint leur apogée tôt, et d’autres qui se sont dévoilées lors des rencontres éliminatoires, une fois que la dynamique d’équipe a eu le temps de se solidifier et les niveaux de condition physique individuelle de se stabiliser. À ce moment précis, d’autres facteurs tels que l’expérience des phases finales ou la capacité à maintenir un score entrent en jeu.

Deschamps, le sélectionneur qui a remporté onze des quinze matchs à élimination directe en grands tournois, fait partie de ceux qui pensent qu’un tournoi d’un mois offre suffisamment de temps pour qu’une équipe s’améliore. Ibrahima Konaté raconte que « Jeudi, le sélectionneur nous a rassemblés et a parlé à nous tous. J’avais l’impression qu’on entrait dans une nouvelle phase. Il nous a expliqué que nous ne devions plus faire de suppositions ou de calculs. Il n’y a qu’une seule option : gagner pour avancer au prochain tour. » « Il nous a conseillé de nous focaliser sur l’avenir et de mettre le passé derrière nous », ajoute Eduardo Camavinga.

Il reste maintenant à déterminer si ce nouvel attitude, l’expérience des joueurs français (20 sur 25 ont déjà participé à la phase finale d’un grand tournoi), et les cinq jours de pause depuis le dernier match contre la Pologne seront suffisants pour surmonter les difficultés rencontrées dans le jeu. Avec une défense solide mais une attaque manquant d’inspiration, et des joueurs supposés être décisifs comme Ousmane Dembélé, Antoine Griezmann, et Kylian Mbappé sous-performants et manquant d’alchimie.

La chance pour la France pourrait être de se confronter avec la Belgique, une équipe qui n’a pas réussi à se maintenir comme tête de série et a terminé deuxième de son groupe (derrière la Roumanie), avec un bilan mitigé (un match nul, une victoire et une défaite), et n’étant pas plus productive en attaque que les Français (avec deux buts marqués).

En dépit d’un match jugé insipide contre l’Ukraine (0-0), qui a entraîné des sifflet de la part des supporters belges et une dispute entre ces derniers et les joueurs, l’équipe belge reste soudée. Le capitaine Kevin De Bruyne a même conseillé à ses coéquipiers de ne pas saluer le public à la fin du match. Cette situation a créé une confusion pour l’entraîneur Domenico Tedesco, qui a été « surpris » par l’attitude des supporters malgré la qualification de son équipe. Cependant, la presse belge interprète cette tension comme un facteur potentiel de consolidation du groupe, bien qu’elle ne soit pas totalement convaincue du potentiel de l’équipe.

L’équipe belge, qui est en phase de transition, aspire à corriger les erreurs de 2018. L’équipe est solide, menée par le talentueux Kevin De Bruyne et l’infatigable buteur Romelu Lukaku, qui ont été les fers de lance du groupe durant les Euros 2016 et 2021 (où ils ont été éliminés en quart de finale à chacune de ces occasions) ainsi que pendant la Coupe du monde 2018 (où ils ont été battus en demi-finales par la France).

Dans l’espoir de gagner un titre, Thomas Meunier, Jan Vertonghen et Axel Witsel, ces vétérans de l’âge d’or du football belge, guident une équipe majoritairement jeune, composée de joueurs de la Premier League anglaise, comme Timothy Castagne (Fulham), Jérémy Doku (Manchester City), Wout Faes (Leicester), Amadou Onana (Everton) et Youri Tielemans (Aston Villa). Le gardien de l’équipe, Koen Casteels (Wolfsburg, en route pour l’Arabie saoudite), a fait un bon début de tournoi, ayant concédé qu’un seul but. Grâce aux talents de passe de De Bruyne, aux compétences de dribble de Doku et à la rapidité de Lukaku, l’équipe est douée pour gérer les contre-attaques, ce qui pourrait inciter la France à la prudence.

La Belgique, bien sûr, rêve de surmonter la défaite douloureuse de la Coupe du Monde 2018, perceived comme une injustice. Depuis cette soirée en Russie- où cinq Belges et cinq Français faisant partie des effectifs actuels ont participé – ce qui était autrefois un « match entre amis » est devenu un événement débordant de rivalité, comme le montre une vidéo publiée puis retirée par le Belge Amadou Onana, qui parlait de « tacler Mbappé à la jambe ». Ibrahima Konaté avertit : « Ce sera un match difficile car ils voudront se venger ». Et maintenant, la Belgique aussi, se dit probablement que le tournoi a offert un nouveau départ.