Mélina Robert-Michon, une concurrente sept fois aux Jeux Olympiques, va célébrer son 45ème anniversaire le 18 juillet, une semaine avant les jeux. Elle est également une candidate déclarée au poste de porte-drapeau de l’équipe française. Rappelant sa carrière longue et prospère qu’elle a réussie à aligner avec la maternité, elle retrace son parcours depuis l’époque où elle vivait dans le village d’Isère, le Grand-Lemps.
Affirmant que sans son introduction à l’athlétisme à l’école, par un enseignant d’EPS, elle n’aurait pas consacré sa vie à ce sport. Il l’a encouragée à rejoindre une équipe et l’a présentée à l’entraîneur local à La Côte-Saint-André, qui a insisté pour qu’elle vienne essayer. Puis, il a mis Robert-Michon en contact avec un entraîneur de disque. Avant ça, elle avait essayé le judo, le volley-ball et le handball. Ses parents, qui étaient agriculteurs, tenaient à ce que leurs enfants soient actifs.
Quand on lui demande pourquoi le lancer de disque était son choix, elle pointe son allure : grande avec de larges épaules. Elle se souvient avec admiration des autres lanceurs de disque au club qui participaient fréquemment aux championnats de France. Elle les regardait, s’émerveillant de l’idée que cela pouvait être aussi son chemin un jour. Les fréquenter lui procurait du bonheur et elle trouvait leur sport tout simplement beau.
Oui, l’élégance. Leur capacité à réaliser leurs mouvements au moment parfait m’intriguait. L’atmosphère était chaleureuse. J’ai commencé à concourir, à voyager. Je quittais ma zone de confort dans la campagne. C’était en réalité une façon de me sentir plus à l’aise avec mon corps.
A quoi faites-vous référence ?
Je suis devenue grande très tôt : à l’âge de 14 ans, je mesurais 1,77 mètre. C’était complexe pour moi. A cet âge, on aspire à passer inaperçu, ce qui est difficile quand votre tête est plus haute que les autres. L’athlétisme m’a aidé à accepter mon corps et mes longs bras que je ne savais pas vraiment comment utiliser. Je me sentais valorisée. Depuis, je suis un fervent défenseur du sport, car il aide à s’épanouir, à sortir de son milieu, à rencontrer des personnes différentes.
Comment aurait été votre vie sans le sport ?
Elle aurait été morne. Les choses allaient bien au collège et au lycée, mais je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Mes parents m’ont toujours laissé le choix, sans rien m’imposer. Je n’étais pas prête à prendre la relève de la ferme familiale, sachant très bien les contraintes que cela supposait. L’agriculture, c’est comme le sport de haut niveau : une carrière passionnante. Avoir vu mon père se lever chaque jour à 6 heures du matin et être heureux de le faire a été une bénédiction.
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