L’Allemagne n’a pas choisi la voie stratégique. En cherchant jusqu’à la dernière minute pour arracher un match nul face à une résistante équipe suisse (1-1) le dimanche 23 juin, elle a contredit les sceptiques qui envisageaient qu’elle pourrait consciemment perdre ce match pour se retrouver en deuxième position dans son groupe plutôt qu’en première, pour éviter potentiellement un quart de finale contre l’Espagne.
Cependant, cette équipe allemande refuse de se laisser dicter par de telles considérations et n’a peur d’aucun adversaire. C’est l’essence de l’intense coup de tête de Niclas Füllkrug, qui est entré en fin de partie dans le but de prouver qu’il est plus qu’un simple remplaçant (1-1, 92e minute). Lors du premier match contre l’Écosse (5-1), l’attaquant du Borussia Dortmund avait déjà fait une entrée remarquée avec un tir gagnant.
Julian Nagelsmann, le jeune entraîneur allemand, ne prend pas non plus de décisions calculées. Il avait décidé d’aligner son équipe première, ce qui constituait un double risque pour une équipe déjà qualifiée pour les huitièmes de finale. Premièrement, il y avait risque de blessure sur le terrain glissant et instable du stade de Francfort. Deuxièmement, le risque de suspension, puisque quatre de ses joueurs (Robert Andrich, Maximilian Mittelstaädt, Antonio Rüdiger, Jonathan Tah) avaient déjà reçu des avertissements lors des matches précédents, et risquaient donc une suspension en cas d’un nouvel avertissement.
Cependant, le sélectionneur a choisi de ne pas rompre l’élan de son équipe. « Bien sûr, nous avons discuté de la situation au sein de l’équipe, rappelait-il lors d’une conférence de presse samedi. Mais maintenant, il est question de gagner en momentum et de continuer à renforcer la confiance de l’équipe en remportant des matchs. »
Malgré sa hardiesse, Nagelsmann fera face aux conséquences car Jonathan Tah, le défenseur central, a écopé d’un carton jaune à la suite d’une faute aussi superflue que remarquable. Il faudra le remplacer pour le huitième de finale contre la Croatie, la Serbie ou l’Angleterre. La Suisse, qui est également qualifiée, se prépare pour affronter soit l’Italie, l’Albanie ou la Croatie.
Les intentions offensives de l’équipe allemande peuvent être symbolisées par les performances impressionnantes de Florian Wirtz et Jamal Musiala, deux jeunes talents réunis sous le néologisme « Wusiala ». Leur énergie implacable et leur engagement indéfectible, illustrés par leurs courses incessantes et leur jeu dynamique, sont des éléments clés du spectacle impressionnant que l’équipe allemande offre. Ils sont, au même titre que « Poldi » (Lucas Podolski) et « Schweini » (Bastian Schweinsteiger) en 2006, les nouveaux visages jeunes de la Mannschaft en train de regagner l’amour des supporters allemands après des années d’indifférence. La lecture de l’article complet est réservée aux abonnés et plus de 40% de celui-ci reste à découvrir.