Jean-Pierre Berger, premier adjoint au maire de Saint-Etienne, a balayé la question du budget attribué à l’accueil de la flamme olympique lors d’une discussion dans son spacieux bureau à la mairie. Il explique que l’événement apporte de la visibilité à la ville et rend les gens heureux, accentuant l’idée de partage et de participation. Berger affirme que, malgré leur caractère chaleureux et solidaire, les Stéphanois sont souvent perçus comme de mauvais ambassadeurs de leur ville car ils sont réputés discrets et travailleurs.
Berger, un octogénaire vigoureux, aspire à changer cette image et encourage les Stéphanois à montrer leur dynamisme. Il exige plus de reconnaissance pour la ville et ses habitants. Cependant, Saint-Etienne a récemment fait la une des journaux pour de mauvaises raisons. Le maire Gaël Perdriau, anciennement membre du parti Les Républicains, a été accusé de « chantage », de « participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un chantage » et de « détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique ». Ces accusations sont survenues suite à un scandale révélé par Mediapart en août 2022 impliquant une sextape de l’ancien premier adjoint, Gilles Artigues.
L’enquête actuelle se déroule toujours, alors que, dans le paysage urbain, se multiplient des graffiti se référant à cette affaire. On peut lire sur l’asphalte de certaines rues : « Soupçonne-moi du pire… Signé Perdriau » ou « System Perdriau » enrichis de l’emblème nucléaire autour. Au Musée d’art et d’industrie de Saint-Etienne, ou l’exposition « D’Olympie à Saint-Etienne » est présentée, une référence similaire à l’affaire a été griffée sur le livre d’or. De plus, dans un pub près de la mairie, le nom du maire figure même sur la « Liste des allergènes » sur un menu offert aux clients.
« Ces incidents n’ont pas servi l’image de la ville », admet Jean-Pierre Berger, qui affirme assumé « de lourdes responsabilités dans son rôle de premier adjoint ». Il avoue être résolu à ne pas abandonner : « La riposte, c’est de bien faire son travail afin que tous les efforts fournis depuis notre arrivée ne soient pas détruits. »
« Un véritable choc »
Ce qui marque cependant encore plus les habitants de Saint-Etienne depuis plusieurs mois déjà, c’est la disparition de l’empire Casino. « C’est un véritable choc, juge Jean-Pierre Berger. Ici, soit on a fait un stage chez Casino, soit on a eu un emploi dans le groupe, soit on a été client. C’est en nous, c’est instinctif. » Lui-même a débuté en tant que manutentionnaire au sein du groupe, avant de devenir le DRH, jusqu’à son départ en 2003.
Il reste encore 55.94% de cet article à lire. Le contenu supplémentaire est accessible uniquement aux abonnés.