La joie et les klaxons avaient envahi les villes allemandes mardi dernier, suite à la victoire inaugurale de la Turquie à l’Euro 2024. On ne pouvait douter que l’Allemagne ne serait pas la seule équipe à jouer le tournoi continental chez elle. Lors de cette soirée, les Bizim Çocuklar (ou « les Minots ») avaient vaincu la Géorgie, novice au tournoi, avec un score de 3 à 1. Ils avaient réussi à briser le sort qui les poursuivait, en gagnant pour la première fois leur match inaugural lors d’un événement majeur.
Cependant, le défi était plus grand face au Portugal, désigné favori du groupe F et prétendant potentiel à la victoire finale, le samedi 22 juin. En trois participations à un Euro, la Turquie n’avait jamais réussi à déstabiliser la Seleçao. Mais en cas de triomphe, l’équipe dirigée par Vincenzo Montella se garantirait une place en huitième de finale, un phénomène qui n’avait pas eu lieu depuis 2008. De ce fait, les supporters n’avaient pas attendu la fin du match pour tout donner et transformer Dortmund en une mer de drapeaux rouges et de fumigènes. C’était une prévision inspirée.
Ce soir-là, au Signal Iduna Park, les spectateurs ont pu observer un but turc. Mais il s’agissait de l’autogoal le plus dérisoire de cette édition : un retour de balle de Samet Akaydin, sur une balle sans danger, à son gardien Altay Bayındir… qui était sorti (28e). Au final, les Bizim Çocuklar ont été battus sévèrement (0-3) et c’est leur rival qui a validé son ticket pour la continuation du tournoi.
« Cristiano Ronaldo et son équipe se sont préparés à faire face à un défi considérable. « J’ai regardé le match contre la Géorgie où le stade était plein de leurs fans. Notre équipe doit rester unie et nous devons comprendre pleinement comment les contrer. Cependant, nous devons aussi conserver notre identité, maîtriser le match et élargir le jeu », a déclaré le sélectionneur Roberto Martinez avant le match. Finalement, ils ont réussi leur mission. Les supporters portugais étaient enchantés, dominant vocalement malgré un déséquilibre flagrant en termes de nombres.
Plus grande communauté étrangère
Cette défaite pourrait-elle affecter l’enthousiasme local qui a soutenu Bizim Çocuklar depuis le début de cet Euro ? Cela semble peu probable, d’autant plus que les Turcs, qui sont actuellement deuxièmes de leur groupe, ont toujours une chance de continuer la compétition. Après deux matchs en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, une des régions où de nombreux ‘gastarbeiter’ ou ‘travailleurs invités’ ont commencé à s’installer dans les années 1960, l’équipe de Vincenzo Montella se déplacera à Hambourg le 26 juin pour affronter la République tchèque.
Il reste 54,44 % de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. »