Pour s’aventurer jusqu’au Signal Iduna Park à Dortmund, en Allemagne, le mardi 18 juin dans l’après-midi, il fallait être animé d’une incroyable détermination. Une violente tempête s’est déchainée sur la Ruhr, inondant tout sur son passage et transformant les rues en rivières. C’était comme si la nature voulait mettre à l’épreuve la résilience des supporters turcs. Il faut rappeler qu’ils attendaient ce moment depuis plusieurs mois. Ainsi, pour le match d’ouverture de la Turquie à l’Euro 2024 contre la Géorgie (victoire 3-1), ils s’étaient donné rendez-vous dans ce stade symbolique de leur région d’adoption. Malgré leurs vêtements trempés, ils ont essayé sans succès de se protéger de la pluie à l’aide de leurs drapeaux, désormais troués par l’eau. Néanmoins, ces conditions n’ont pas empêché 45 000 fans turcs de se rassembler à cet endroit sacré du football, leur détermination restant intacte.
Pour la Turquie, cette compétition de l’Euro se déroule quasiment comme un match à domicile. Ses deux premiers matchs sont en effet programmés à Dortmund, la région de Westphalie qui est devenue le bastion de la communauté turque en Allemagne. Son troisième match doit se jouer à Hambourg. Depuis le tirage du sort en décembre, le nombre de demandes de billets s’est compté en centaines de milliers.
D’ordinaire hôte du Borussia Dortmund, le stade avait ce mardi des airs de ‘chaudron turc’. Là où se trouve habituellement le ‘mur jaune’ des supporters du BVB, on pouvait apercevoir un mur rouge parsemé de taches blanches. Lorsque les Géorgiens avaient le ballon, les huées retentissaient. Les chants de « Turkiye, Turkiye » étaient continuellement repris. L’ambiance était chargée, électrique, avec même quelques incidents survenant dans les gradins avant le match. Heureusement, ceux-ci ont été rapidement maîtrisés par la police allemande.
La pression importante imposée par la Turquie s’est vite manifestée sur le terrain, avec une stratégie d’attaque-défense dominée par les hommes du Bosphore. Grâce à Hakan Calhanoglu, le milieu de terrain de l’Inter Milan, les Turcs ont rapidement mis en difficulté les Géorgiens qui luttaient pour briser leur défense. L’équipe dirigée par l’ex-footballeur français, Willy Sagnol, a été sauvée par son poteau après dix minutes de jeu. Cependant, leur défense s’est effondrée à la demi-heure de jeu lorsque Mert Müldür, le défenseur de Fehnerbahçe, a réussi à marquer un but suite à une mauvaise défense de la Géorgie (1-0, 25e minute). Ce magnifique but est sans aucun doute le meilleur depuis le début de l’Euro.
Quant à la Géorgie, elle a fait une forte impression pour sa première participation à l’Euro. Avec ses footballeurs présents dans dix-sept championnats différents, cette équipe ne manque pas de talents. Parmi ceux-ci, Georges Mikautadze, qui s’est distingué à Metz, et Kvicha Kvaratskhelia de Naples, convoité par le Paris Saint-Germain. Ce dernier, originaire de Lyon, a trompé le gardien turc et a réussi à égaliser (1-1, 32e minute). Grâce à ce duo, les Géorgiens sont restés dangereux et ont mis à l’épreuve Mert Günok, le gardien turc. Leurs performances ont ravi leurs supporters, nombreux à porter des maillots avec la croix de Saint-Georges. Cet Euro, une première dans l’histoire du pays caucasien, est également une opportunité pour mettre en valeur leur controverse légale sur « l’influence étrangère », promulguée le 3 juin. La lecture de la suite de cet article est réservée aux abonnés.
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