Quatre mois se sont écoulés depuis le tragique décès de Kelvin Kiptum au Kenya, le pays reste encore en deuil. Le jeune homme de 24 ans, recordman du marathon mondial qui avait inscrit un temps de 2h0 min 35s, est tragiquement décédé dans un crash automobile le dimanche 11 février. Avant son décès, Kiptum rêvait de franchir la barrière des deux heures au marathon et d’arriver le premier à la ligne d’arrivée du marathon olympique de Paris le 10 août.
Kiptum, qui avait deux jeunes enfants, avait rencontré son destin près de Kaptagat, où il vivait et s’entraînait. Sa mort est survenue douze jours après une cérémonie funèbre nationale en présence du président kenyan, William Ruto. Le président a qualifié Kiptum de star et l’un des meilleurs athlètes du monde, reconnaissant son incroyable force mentale et discipline.
Kelvin Kiptum venait d’une famille humble de Chepsamo, un village dans les plateaux de la vallée du Rift. Il a rencontré son entraîneur, Gervais Hakizimana du Rwanda, qui est également mort dans l’accident, en s’occupant du troupeau de chèvres de sa famille près de sa maison. Philippe Plancke, un ami du coach, se souvient que les deux avaient initialement une relation amicale qui s’est ensuite transformée en fraternité. Hakizimana avait dit à Kiptum qu’il pourrait s’entraîner avec lui s’il s’engageait également à poursuivre ses études.
Kelvin Kiptum n’a pas suivi le chemin habituel des légendes du marathon kényan comme Paul Tergat, qui était le premier à courir en dessous de deux heures cinq minutes. Avant de se lancer dans sa carrière sur route, Kiptum n’avait jamais foulé une piste d’athlétisme. « Il préférait courir sur les sentiers pendant des heures », raconte Daniel Chirchir, un ancien coureur de marathon au Kenya. Participer à une course de 10 000 mètres ou même à un semi-marathon n’attirait pas Kiptum. Il accomplissait une cinquantaine de kilomètres chaque samedi. Plus tôt, il attendait chaque matin devant les portails des prestigieux centres d’entraînement pour courir aux côtés des champions, dans l’espoir d’être remarqué.
Avant son accident, Kiptum était remarqué dans les bars. Sa détermination à l’entraînement ainsi que son enthousiasme forçaient l’admiration. «On raconte qu’il parcourait près de 260 kilomètres par semaine, tandis que les autres sont plus proche de 200», rapporte Dominique Chauvelier, médaillé de bronze au marathon lors des Championnats d’Europe de 1990. Après avoir couru quelques semi-marathons en France et en Espagne, à 23 ans, Kiptum se lance sur la distance marathon et se fait un nom : il gagne à Valencia en 2022, à Londres et à Chicago en 2023. Il réussit même à réaliser trois des sept meilleurs temps de l’histoire du marathon.
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