Kevin Mayer, un détenteur de record du monde et vice-champion olympique, a toujours une perspective unique sur le monde musculaire dont il dispose en abondance. Avant de participer aux championnats d’Europe d’athlétisme à Rome les 10 et 11 juin, il s’est exprimé sur un sujet qui lui est bien familier : son propre physique puissant. Il a discuté de ses muscles de manière si détaillée qu’il semblait donner un cours d’anatomie, identifiant tout, des biceps et quadriceps aux adducteurs et ischio-jambiers. On aurait pu penser qu’on écoutait un éminent docteur de l’hôpital de Paris plutôt qu’un des états sortant de l’athlète professionnel de 32 ans.
Ses muscles ne lui sont pas seulement familiaux, il en a une ample variété. Certains sont connus, d’autres insoupçonnés, certains complémentaires, d’autres contradictoires. Ils ont été construits en participant à des épreuves aussi diverses que les sauts et le 1 500 m, les lancers et le 100 m. Ils sont à la fois sa force et sa faiblesse.
Son physique a conduit Mayer à de nombreuses victoires, notamment à un record du monde dans sa discipline (9 126 points en 2018), à devenir vice-champion olympique pour la deuxième fois à Tokyo en 2021, et champion du monde pour la deuxième fois à Eugene, aux États-Unis, en juillet 2022. Cependant, sa musculature l’a aussi entravé, l’empêchant de terminer une compétition depuis lors. À chaque fois, Mayer a dû abandonner à cause d’une blessure musculaire, l’empêchant d’atteindre les minima (8 460 points) nécessaires pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris (du 26 juillet au 11 août), où il représente pourtant un espoir de médaille pour la France.
L’outil essentiel d’un athlète et sa potentielle source de souffrance
Kevin Mayer vise avant tout à compléter les dix exercices sans subir de blessures physiques pendant ses jours à Rome. Il nourrit ainsi l’espoir de se qualifier pour les jeux olympiques. « C’est ma dernière tentative », dit-il fermement, bien qu’en réalité ce ne soit pas encore l’ultime chance. Sa condition physique actuelle lui donne une certaine flexibilité pour atteindre ces insaisissables 8 460 points. « J’ai une marge de manœuvre. Avec l’état actuel de mon corps, atteindre le minimum requis n’est pas un problème », assure-t-il, à moins qu’il n’y ait une blessure. En d’autres termes : c’est un moment décisif.
Plutôt que de se concentrer sur ses concurrents, il doit garder un œil sur son outil essentiel, qui peut parfois être une source de douleur. « Le défi pour les décathloniens est leur condition physique », explique cet expert. « Pour l’instant, tout va bien », confirme-t-il. Ses ischio-jambiers semblent être remis. Son inconfort à la hanche droite a disparu.
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