A Roland-Garros, la domination incontestable d’Iga Swiatek dans le tennis féminin est mise en évidence. Le 8 juin dernier, l’hymne de la Pologne – la Mazurka de Dombrowski – a été entendu pour la quatrième fois en cinq éditions sur le court Philippe-Chatrier. Cependant, contrairement à la mazurka, la danse traditionnelle polonaise à trois temps, le jeu sans faille de Swiatek face à Jasmine Paolini, la joueuse italienne, a semblé quelque peu monotone en raison de l’absence de compétition sérieuse. En seulement 68 minutes, la Polonaise, qui a déjà remporté des victoires sur la terre battue de Paris en 2020, 2022 et 2023, a sans difficulté remporté contre la révélation du tournoi sur le score de 6-2, 6-1. C’est son cinquième titre en Grand Chelem – notamment l’US Open 2022.
Agée seulement de 23 ans (elle fêtait son anniversaire le 31 mai), la numéro 1 mondiale égale le record de trois victoires consécutives de la Belge Justine Hénin (de 2005 à 2007) et Monica Seles, qui était alors yougoslave et qui est maintenant citoyenne américaine (de 1990 à 1992). Elle a encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre et peut-être de dépasser Chris Evert et ses sept titres à la Porte d’Auteuil. Néanmoins, cette dernière, qui a remis les trophées lors de la finale ce samedi, pourrait avoir salué sa successeure. « À son âge, Iga a déjà remporté quatre Roland-Garros », a déclaré Jasmine Paolini lors d’une conférence de presse, souriant malgré sa défaite. « Certes, elle a encore trois titres à gagner, c’est un défi, mais je suis convaincue qu’elle peut y parvenir. »
À l’âge de 28 ans, la plus petite joueuse italienne (1,63 m), a participé à sa toute première finale de Grand Chelem. Elle a tenté de décrire le défi qu’a représenté son adversaire impressionnante du jour : « Son jeu est absolument exceptionnel. Elle frappe la balle de manière anticipée, elle ne vous offre pas le temps de respirer et fait très peu d’erreurs. De plus, elle sait défendre son terrain. »
Il y a eu un soupçon de suspense pendant seulement quinze minutes. Pourtant, la partie semblait incertaine pendant un instant. Swiatek commettait plusieurs erreurs (7 dans les trois premiers jeux) et Paolini, dynamique et en pleine forme, mettait beaucoup d’intensité dans son jeu. L’Italienne réussissait à prendre l’avantage pour mener 2-1. Aurait-il été possible que la joueuse polonaise ait trébuché face à la 15e joueuse du monde, même pour un bref instant, comme lors de l’édition précédente où elle avait dû se battre pendant trois sets et presque autant d’heures, contre la Tchèque Karolina Muchova?
Ce ne fut pas le cas et les amateurs de suspense furent rapidement déçus. Au jeu suivant, Iga Swiatek reprend son service à l’Italienne et active le mode de jeu intense. Mélange de coups droits liftés dévastateurs, d’une bonne couverture du terrain, et d’une intensité peu commune dans chacun de ses coups. L’écart entre elle et son adversaire semblait énorme, à tel point que même ses mauvais choix occasionnels n’avaient pas d’importance. En trois quarts d’heure, elle mène dix jeux d’affilée, avant de laisser un jeu à son adversaire, juste avant de gagner le match.
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