En 2022, l’équipe française n’avait pas gagné de titre européen à Munich. Cependant, à Rome, avant même le prochain jubilé pontifical prévu pour l’année suivante, l’équipe d’athlétisme française a brillé. Cyréna Samba-Mayela, une hurdleuse de 23 ans bien connue pour son habileté dans les épreuves de 60 mètres haies en salle, s’est illustrée au 100 mètres haies extérieures dès la deuxième soirée des championnats d’Europe, le samedi 8 juin.
Samba-Mayela a dépassé tous ses adversaires sur la piste bleue du stade olympique de Rome, avec un temps exceptionnel de 12 s 31. Il s’agit de la meilleure performance de l’année à l’échelle mondiale et elle établit un nouveau record pour les championnats d’Europe, surpassant la Suissesse Ditaji Kambudji, sa rivale d’un an sa cadette, qui avait une avance de trois centièmes de seconde sur elle avant d’arriver en Italie (12 s 49 vs 12 s 52). Toutefois, Samba-Mayela a bouleversé les résultats dès les demi-finales avec un impressionnant 12 s 43, établissant son troisième record français de l’année pour cette distance. En finale, elle a augmenté son rythme, établissant un quatrième record français de plus avec une amélioration de plus de 20 centièmes de seconde par rapport à son meilleur temps précédant ce samedi.
Après la course, la nouvelle championne d’Europe a confirmé qu’elle s’était concentrée sur les jeux olympiques et que cela lui avait été bénéfique. Elle a également fait part de son incroyable joie d’avoir remporté l’or à nouveau. Quelques instants après que l’heptathlète Auriana Lazraq-Khlass ait remporté l’argent, elle a entraîné la délégation française de 99 athlètes dans une bonne voie, ces derniers espérant décrocher leur qualification pour les Jeux Olympiques lors de cette compétition ou se préparer pour Paris 2024.
Depuis son retour à la compétition en Floride le 13 avril, où elle s’entraîne avec l’entraîneur irlandais John Coghlan et la championne olympique portoricaine Jasmine Camacho-Quinn, Samba-Mayela n’a cessé de battre des records de vitesse. Elle a d’abord battu le record de France en Chine lors de la Diamond League à Xiamen (12 s 55) avant de l’abaisser de trois centièmes en Floride quelques jours plus tard, performance qu’elle a répétée en Oregon le 25 mai.
Malgré deux performances encore plus rapides, ses temps n’ont pas été validés en raison d’un vent trop favorable. Samedi, dans des conditions météorologiques règlementaires, elle a établi un nouveau record français, réalisant le 23e meilleur temps de tous les temps.
« Mon objectif des Jeux devient de plus en plus réel », a-t-elle déclaré.
Cyréna Samba-Mayela, ayant surpris tout le monde en remportant le titre mondial en salle à Belgrade en 2022, n’avait pas pu transformer ses exploits hivernaux en succès d’été auparavant. Entraînée autrefois par Teddy Tamgho, ancien recordman du triple saut en salle, elle a eu des performances décevantes, y compris une élimination précoce dans les séries des Mondiaux 2022 à Eugene (Oregon) et une déception en demi-finales des championnats du monde 2023 à Budapest ainsi que des championnats d’Europe en salle de l’année dernière.
Cependant, son déménagement aux États-Unis il y a six mois lui a tous transformé. À Orlando, une ville phare de l’État du Soleil, elle s’est perfectionnée techniquement dans sa discipline qui n’admet aucune erreur et s’est épanouie sur le plan personnel. « Cela m’a offert un nouvel élan, » a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse avant la compétition. « L’atmosphère y est différente et j’ai dû apprendre à m’adapter à un nouveau pays. Mes voyages ont beaucoup influencé ma manière de courir. »
Elle a vu les premières retombées positives de son rêve américain en mars, lorsqu’elle a consolidé sa position mondiale en salle en remportant la médaille d’argent aux championnats du monde en salle. Malgré cette victoire, son attention reste fixée sur l’objectif principal de la saison. « Je continue, c’est la préparation pour l’été. J’ai encore des progrès à faire », a-t-elle partagé peu après sa finale mondiale.
À Rome, Cyréna Samba-Mayela peut apprécier sa nouvelle constance au sommet. « Mes performances en plein air n’ont jamais été à la hauteur de mes performances hivernales. Maintenant, ça va plutôt bien », a-t-elle fait remarquer avant la course.
Pour cette athlète, qui voit ces compétitions comme une avant-première des Jeux Olympiques, l’objectif a été atteint. Son entraîneur l’a convaincue que ce n’est que le commencement. Avant leur aventure à Rome, ils envisageaient, à raison, d’accélérer et d’atteindre des temps qui pourraient lui permettre de viser bien plus loin. « J’ai déclaré vouloir améliorer mes temps. Je l’ai fait, et je suis encore plus proche de mon objectif pour les Jeux Olympiques, qui devient de plus en plus tangible », a-t-elle exprimé avec une évidente satisfaction après sa victoire. La sportive française peut maintenant aspirer, sans hésitation, à une place sur le podium olympique le 10 août sur la piste mauve du Stade de France.