À l’approche des Jeux de Paris 2024, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), situé au cœur du bois de Vincennes, veille au compte à rebours par son affichage électronique qui égrène sans pause les jours, heures et secondes. Les athlètes ont sous leurs yeux, un rappel constant qu’ils n’ont que quarante-huit jours devant eux pour se préparer au défi de leur existence. Makenson Gletty, décathlonien français, disputant les championnats d’Europe à Rome (du 7 au 12 juin) et aspirant à fouler le tartan mauve du Stade de France cet été, note que la préparation à cette période olympique, chargée de compétitions multiples et d’un entraînement intensif, est une combinaison délicate sous haute pression ou le spectre de la blessure hante chaque athlète.
Dernièrement, une série de déceptions a été vécue. Aucun d’entre eux, Just Kwaou-Mathey, le hurdleur français, Yulimar Rojas, la championne vénézuélienne de triple saut, Sam Kerr, l’étoile australienne du football, Thomas Jordier, le relais français du 4x400m, ou Chelsea Hodges, la nageuse australienne, ne participera aux Jeux à cause de blessures.
Axel Clerget, judoka français et champion olympique par équipe aux Jeux de Tokyo, alerte sur la situation. Selon lui, les trois derniers mois avant les Jeux, chaque session d’entraînement peut paraître crucial, poussant chaque sportif à se surpasser. Toutefois, il est crucial de garder à l’esprit que, même si gagner un Jeu peut ne plus être à portée de main, le perdre est encore possible — notamment à cause des blessures. Lui-même en a fait l’expérience, lorsqu’il était incapable de jouer au football avec son fils dans son jardin peu de temps avant de s’envoler pour Tokyo. Ainsi, la question cruciale est de savoir jusqu’où un athlète de haut niveau peut aller avant d’être confronté à des problèmes physiques.
« Pour avoir une chance de gagner une médaille olympique, il est crucial d’être au top de sa forme, à la fois physiquement et mentalement, indique Sébastien Le Garrec, directeur de la santé au sein de l’Insep. La collaboration continue entre le secteur médical et l’encadrement du coaching est donc vitale, avec une attention particulière accordée à la gestion du travail des athlètes.
A l’Insep, les différents pôles sportifs se réunissent chaque semaine pour discuter du suivi des athlètes qui aspirent à participer aux Jeux Olympiques. L’objectif est d’évoquer le moindre signe de préoccupation évitant ainsi que les petits problèmes ne tournent à la catastrophe. Parfois, il est préférable de prendre du recul : Samir Aït Saïd, un gymnaste, a dû renoncer aux championnats d’Europe suite à des qualifications épuisantes. Rénelle Lamote et Kevin Mayer sont également contraints de faire une croix sur les compétitions continentales, ce dernier prenant spécialement soin de son corps. Malgré cela, Mayer a obtenu une invitation de la Fédération Européenne d’Athlétisme pour essayer de se qualifier pour les Jeux Olympiques au décathlon des championnats d’Europe.
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