La perception du match de Carlos Alcaraz et Jannik Sinner le vendredi 7 juin sur le court Philippe-Chatrier à Roland-Garros a été parfaitement capturée par un commentaire dans la salle de presse: « Nous étions habitués au caviar, maintenant nous avons eu du foie gras ». Le clash tant attendu a quitté l’Italien (22 ans) à la deuxième place, tandis que l’Espagnol (23 ans) a obtenu sa première finale à Roland-Garros après un match difficile de 4 heures et 12 minutes qui a mis l’enjeu avant le jeu (scores 2-6, 6-3, 3-6, 6-4, 6-3).
Au cours des cinq sets, les deux joueurs, considérés comme les successeurs de Federer, Nadal et Djokovic, ont été submergés par leurs émotions, rappelant ainsi l’extraordinaire endurance mentale des trois géants du tennis. Avant le match, l’affrontement passionnant entre les numéros 2 et 3 du tournoi était déjà désigné comme une finale avant l’heure. Cette anticipation a été encore accentuée par l’abandon de Novak Djokovic (37 ans), l’unique figure restante du « Big 3 ».
Cependant, au lieu du feu d’artifice tant attendu, le début du match a ressemblé à un pétard mouillé. Le joueur italien a commencé en force, mais a ensuite disparu.
Jannik Sinner entre de manière spectaculaire dans le jeu, prenant une avance de (4-0) en seulement quinze minutes. En face de lui, le champion de l’US Open 2022 et de Wimbledon 2023 vacille, la pression d’un match qui apportera à son vainqueur sa première finale à la capitale l’envahit. Son opposant contribue grandement à cela, réussissant mieux ses retours, prolongeant le jeu et se jetant sur chaque balle, illustré par ce point à 4-2 où l’Italien se précipite sur une balle ralentie, réalise un revers étendu sur un lob et finit par faire craquer le coup droit du Murcian.
Alcaraz ne trouve pas de réponse au défi posé par le futur leader du circuit – Sinner sera le premier numéro un mondial Italien lundi – qui combine une couverture exhaustive du terrain, des frappes précises et une exécution rapide. À (2-0) contre lui, l’Espagnol est sur le point de prendre sa revanche sur sa raquette. Ce n’est pas nécessaire : l’Italien se promène puis disparaît soudainement : il rate un coup droit, enchaîne les doubles fautes et le laisse revenir sur ses traces. Avec un « Vamos » retentissant, regardant vers son équipe, Alcaraz libère toute la tension accumulée et égalise à un set chacun.
Le public est divisé entre le nom latin « Carlos » et le germanique « Jannik », né près de la frontière autrichienne. Le style de jeu passionné contre le style de jeu calme. Leurs neuf dernières rencontres ont été explosives. Cette fois-ci, les deux étoiles du circuit n’arrivent pas à faire entrer en collision leurs styles de jeu sur la terre battue de Paris.
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