Laurent Salomé, directeur du Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, respire enfin après la disparition progressive des échafaudages. Pour lui, rien ne peut dénaturer de manière prolongée la célèbre cité royale, qui reçoit chaque année des millions de visiteurs et qui sera bientôt visible par des milliards de personnes grâce à la diffusion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, dont la France sera l’hôte à partir du 26 juillet.
Avec Paris et Saint-Denis, la ville des Yvelines est le troisième site le plus important en termes d’accueil de compétitions sportives, comprenant des disciplines comme l’équitation, le pentathlon moderne, le marathon et le cyclisme. Le programme est riche et pléthorique.
Lorsque le « ouf » de soulagement a été entendu en direct au début mai, l’échafaudage qui encerclait la gigantesque statue équestre de Louis XIV précédemment installée sur la place d’Armes venait tout juste d’être démantelé suite à une minutieuse restauration du bronze. Debout devant la sculpture, Laurent Salomé admire le travail accompli, déclarant qu’il s’agit d’un « travail magnifique et réalisé à temps ».
On ne pouvait imaginer d’autre résultat, car cette remarquable pièce suscite l’envie d’explorer encore plus l’histoire de Versailles. « Observez comment le geste de l’étalon avançant et le bâton de commandement brandi par le Roi-Soleil représentent l’esprit de conquête », dit l’éminent expert du patrimoine. « Sous l’Ancien Régime, le cheval avait une importance politique et ajoutait à la majesté des monarques. Un chevalier se devait d’être un excellent cavalier. En parfait accord avec les épreuves équestres des JO, notre Louis XIV devait retrouver son éclat. C’est maintenant chose faite ! »
A une petite distance derrière, on peut voir les structures de la Grande et de la Petite Ecurie qui, avant la Révolution, logeaient jusqu’à 2 300 chevaux. Celles-ci illustrent l’intrinsèque lien entre Versailles et l’équitation, une relation qui sera également soulignée par l’exposition « Cheval en majesté », prévue au château du 2 juillet au 3 novembre.
Le choix de cette ville de 85 000 résidents comme hôte des vingt nations équestres prêtes à se disputer les pistes a sûrement été motivé par l’enchantement du lieu et cette harmonie équestre. Cependant, la décision avait suscité quelques murmures d’insatisfaction. Versailles ? « Trop voyant », « Trop figé dans le passé », « Trop stéréotypé », « Trop d’euros dépensés », étaient quelques-unes des critiques.
La question de sa capacité à transitionner d’un Versailles historique à un Versailles olympique a fait l’objet de nombreuses critiques. Cependant François de Mazières, le maire de la municipalité (du parti de divers droite), a réagi en disant : « Au contraire, cela nous a galvanisé ! ». L’implication de tous les services de la ville et de ses partenaires dans l’achèvement des projets d’urbanisme nécessaires pour l’événement a été merveilleusement stimulée par la pression du délai, assure l’homme politique, qui est aussi le président de Versailles Grand Parc. Preuve de ses fréquentes promenades dans les rues de sa commune, il porte souvent des chaussures de marche noires. Quand il en a l’occasion, cet édile écologique se déplace à pied ou à vélo.