Il est risqué de juger trop rapidement les manifestations physiques de vulnérabilité de Novak Djokovic. Ses signes apparents de faiblesse nécessitent une interprétation prudente. Le lundi 3 juin, le joueur serbe a exhibé, durant plus d’une heure trente, des symptômes de douleur : expressions faciales tendues, arrêts brusques au cours de son jeu, postures déçues, dos voûté et mains appuyées sur les genoux. Plus particulièrement, son genou droit était source de préoccupation dès le deuxième set, le forçant à faire appel à un soigneur sur le court Philippe-Chatrier à plusieurs reprises. Cependant, dans une autre illustration de sa résilience tout au long de sa carrière, le numéro un mondial a achevé le match avec une vigueur retrouvée, démontrant agilité, souplesse et exécutant même une volée gagnante avec un grand écart dans le cinquième set.
Au cours d’une confrontation dramatique qui a duré 4 heures et 39 minutes, où il semblait sur le point de céder avant de se ressaisir, Novak Djokovic a finalement surclassé l’Argentin Francisco Cerundolo avec un score de 6-1, 5-7, 3-6, 7-5, 6-3. Le triple champion de Roland-Garros (2016, 2021 et 2023) atteint ainsi un nouveau quart de finale; c’est son cinquante-neuvième en Grand-Chelem, un record inégalé. C’est aussi son 15e consécutif à la Porte d’Auteuil, son terrain d’excellence depuis 2010. Cet homme résistant démontre encore une fois sa constance cette année, ayant survécu à un deuxième match en cinq sets, moins de deux jours après son combat acharné contre Lorenzo Musetti qui s’est conclu tôt dimanche dans la nuit.
Après le match de lundi soir, le joueur de tennis serbe a reproduit sa réponse de la précédente rencontre face à l’Italien, félicitant son opposant et exprimant sa gratitude envers les spectateurs : « Comme la dernière fois, cette victoire est la vôtre ». Dans la foule du Roland-Garros, l’interlocuteur était à court d’explications sur sa soudaine reprise en force. « La seule raison pour laquelle j’ai gagné ce match, c’est grâce à vous », a-t-il déclaré. À la fin du match, clôturé par une erreur de Cerundolo, des applaudissements ont retenti pour célébrer sa victoire, accompagnés de quelques huées.
Lors d’un point de presse ultérieur, le « Djoker » a mentionné une « blessure » au genou survenue au début du deuxième set, sans donner plus de détails. Il a aussi critiqué l’état du court, dont il avait préalablement demandé un nettoyage plus régulier, en vain. Selon lui, le court en terre battue était trop glissant, « sans vouloir accuser personne », ce qui aurait exacerbé une douleur jusqu’alors dormante. L’intervention d’un physiothérapeute n’a pas eu beaucoup de succès, selon le joueur serbe, mais les médicaments ont eu un effet, ce qui a contribué à son retour en force au milieu du quatrième set.