Ces derniers temps, de nombreuses associations ont exprimé leurs inquiétudes concernant une possible « épuration sociale » dans Paris et ses environs à l’approche des Jeux olympiques (26 juillet – 11 août) et paralympiques (28 août – 8 septembre). Des actions telles que la démolition des camps de réfugiés, le déplacement forcé des sans-abri, l’évacuation des squats et l’interdiction de distribution de nourriture sont signalées.
D’après ces organisations, les autorités accélèrent leurs efforts ces dernières semaines afin d’éliminer rapidement des milliers de « personnes indésirables » – y compris des prostituées, des sans-abri, des migrants ou des vendeurs illégaux- pour améliorer l’image de la ville hôte pour les futurs touristes, dont 15 millions sont attendus.
« L’alarme n’était pas suffisante, » soutient Paul Alauzy, coordinateur de la veille sanitaire à Médecins du monde. Il était nécessaire de documenter cette politique malveillante envers les populations les plus vulnérables avant le début des Jeux olympiques et paralympiques [JOP]. En conséquence, le lundi 3 juin, lui et d’autres dirigeants associatifs – réunis sous le collectif Le revers de la médaille – ont publié un rapport intitulé « Un an de nettoyage social avant les JOP : ‘Circulez, il n’y a rien à voir' ».
Ce rapport de 75 pages, consulté par Le Monde, a été produit par un collectif réunissant plus de 100 organisations, telles que Action contre la faim, le Secours catholique, et Aides. Le groupe prédit que Paris 2024 aggravera la marginalisation des personnes les plus démunies. Les informations sur lesquelles le collectif se fonde proviennent de diverses sources, notamment des données quantitatives incomplètes, des témoignages, et une analyse juridique des documents officielles, telles que les ordonnances. Ces sources se réfèrent à la période entre le 26 avril 2023, au moment du démantèlement du gigantesque squat à L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à proximité du village olympique à venir, et le 30 mai 2024.
Selon le rapport, durant ces treize mois, 138 expulsions de zones d’habitation informelles ont été recensées en Île-de-France, notamment près des sites prévus pour les Jeux Olympiques. On compte 64 bidonvilles, notamment localisés à Cergy et à Saint-Denis, 34 rassemblements de tentes notamment à Paris et Aubervilliers, et 33 squats, y compris le plus important squat de France à Vitry-sur-Seine. En comparaison, pendant la même période en 2021-2022, il y avait 121 expulsions, et 122 en 2022-2023. Ces évictions ont touché au minimum 12 545 personnes, ce qui représente une augmentation de 38,5 % par rapport à 2021-2022. Parmi eux, 3 434 étaient des mineurs, soit le double de l’année précédente et presque le triple de 2021-2022. La suite de l’article est accessible uniquement aux abonnés.
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