En éliminant l’équipe roumaine du CSM Bucarest en quart de finale de la Ligue des Champions le 4 mai (avec des victoires 24-27 à l’extérieur et 29-23 à domicile), les joueuses du Metz Handball ont assuré leur place au Final Four de la plus prestigieuse compétition européenne. Le 1er juin à Budapest, elles vont affronter les Allemandes de Bietigheim à 18h. Elles ont ainsi réussi à surmonter un des pires moments de l’histoire de leur club – le plus honoré de France avec 26 titres nationaux et 12 coupes nationales.
L’année précédente, le rêve européen des Dragonnes s’était envolé face à l’équipe hongroise de Ferencvaros. Après avoir dominé le premier match (26-32), elles s’étaient effondrées devant leur public lors du second match (26-33). Le président du club, Thierry Weizman, et l’entraîneur de l’équipe depuis 2015, Emmanuel Mayonnade, avaient passé une nuit sans sommeil à cause de cette défaite surprise. Ils s’étaient retrouvés tard dans la nuit pour partager leur chagrin, a déclaré l’entraîneur.
Ces deux hommes ont dédié leur existence au handball féminin, formant un duo impeccable et complémentaire. Leur contribution a été essentielle à la réussite du club, comme le souligne Olivier Krumbholz, ancien coach lorrain des Bleues from 1986 à 1995. Il déclare, « Leur passion débordante pour l’équipe est ce qui les unit », renchérit Grâce Zaadi, pivot internationale qui a représenté les couleurs Jaune et Bleu de 2013 à 2020, et une demi-saison en 2022. Elle précise, « Thierry est le créateur du Metz Handball mais a su brillamment partager l’espace avec Emmanuel sans empiéter sur les enjeux sportifs. »
Néanmoins, Thierry Weizman, 64 ans, n’est pas novice dans le domaine. Il fut champion de France junior en 1977 avec l’équipe masculine de l’ASPTT Metz, le prédécesseur du Metz Handball. Après avoir occupé le poste de pivot en première division pendant trois ans, son père a mis fin à sa carrière, le poussant à se concentrer sur ses études de médecine. Aujourd’hui, ce médecin généraliste reçoit ses patients dans sa propre clinique, quand il n’est pas chez Metz Handball ou au stade des Arènes, où l’équipe joue depuis 1999 suite à l’incendie du Palais des sports de Saint-Symphorien. Son sens de l’autodérision reste unique.
Sa carrière en tant que double rôle a débuté en 1989 quand Olivier Krumbholz l’a invité à être le médecin de l’équipe. En 2005, Thierry Weizman devient le directeur de l’équipe messine, qui était à l’époque sur le point de tomber dans le piège de ses dettes. Avec le soutien des autorités locales et les contributions recueillies auprès des résidents locaux, il lui a fallu trois ans pour ramener l’équipe à la surface. Cette expérience a eu un impact durable : Metz Handball s’est engagé à ne jamais dépenser plus qu’il ne gagne, même si la hausse des salaires les met souvent en équilibre. « Nous avons perdu 180.000 euros en 2023, mais nous espérons récupérer cette somme cette année. Ce club est constamment un miracle! », dit celui que ses joueuses appellent affectueusement « Titi ».
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