Chaque année, à Roland-Garros, les loges désertes aux abords du court principal garantissent le seul spectacle français fiable à se produire dans la deuxième semaine. L’éclat du soleil est systématiquement absent à cette compétition française de tennis, renommée le « Drench Open » (qui signifie « trempé ») depuis le début de ces deux semaines. Il n’est pas nécessaire de chercher loin dans les archives pour exposer les critiques récurrentes.
Le 28 mai, la joueuse française Alizé Cornet a disputé le dernier match de sa carrière en simple sur un court Philippe-Chatrier partiellement vide. Le lendemain, les gradins inférieurs étaient à peine remplis aux deux tiers lors de la défaite de Caroline Garcia. Au vu de la météo, les spectateurs n’avaient apparemment rien de plus intéressant à faire que de regarder le tennis. D’ailleurs, le mauvais temps avait contraint les organisateurs à annuler les matchs des courts annexes. Le match de la première française était certes à l’heure du déjeuner, mais les gradins étaient tout autant négligés en fin d’après-midi pour l’épique duel entre Iga Swiatek et Naomi Osaka, toutes deux quadruples championnes des Grands Chelems.
Même les matches du soir ne sont pas épargnés. Ainsi, le duel rétro entre Andy Murray et Stan Wawrinka n’a pas réussi à attirer une foule importante pour la première soirée du fortnight. Seul le premier tour improbable entre Rafael Nadal et Alexander Zverev, digne d’une finale, a réussi à remplir les gradins – jusqu’à la tribune présidentielle, bondée. C’est regrettable, car tous les matchs devraient se jouer à guichets fermés, agaçant ainsi les téléspectateurs. C’est encore plus frustrant pour ceux qui ont attendu dans d’interminables files d’attente virtuelles en mars pour obtenir un billet précieux (sur Chatrier, le prix des billets varie entre 55 et 450 euros).
Pourtant supposé être le cœur de l’activité, le Central semble étrangement silencieux pendant que le reste du site est en ébullition. Alors que les tribunes des autres courts s’animent et s’enflamment à l’approche de la nuit, le Central dégage une sensation d’abandon. Cet état des choses s’est davantage accentué depuis que le court central a subi des rénovations, y compris l’ajout d’un toit rétractable, entre 2018 et 2019. Le public consomme de l’alcool, et depuis 2023, des vendeurs sont même sortis avec des réservoirs de « bières express » dans leur dos. En revanche, le 31 mai, Amélie Mauresmo, directrice du tournoi, a mis un terme à cela, déclarant que l’alcool dans les tribunes est désormais interdit.
Ces travaux de rénovation n’ont pas pu se réaliser sans l’assistance de « nouveaux partenaires », précise Guy Forget, prédécesseur de Mauresmo, dans L’Equipe. Malgré cela, le déplacement des loges en hauteur, de manière à ce que leur vacuité soit moins frappante, a été écarté. C’est une pratique courante au US Open et à l’Open d’Australie, mais pas à Wimbledon.