Le lac Rotsee de Lucerne, en Suisse, long et abrité du vent avec ses rives bordées d’arbres et d’une ligne incroyablement droite pour un lieu naturel, est sans aucun doute l’un des endroits les plus adéquats pour les courses d’aviron. Sa configuration unique lui a valu le surnom de « lac des dieux », compte tenu du fait que les simples mortels sont manifestement incapables de parvenir à cette perfection. Il est donc logique qu’il soit une étape annuelle de la coupe du monde d’aviron, un sport qui n’a jamais manqué une édition des Jeux olympiques depuis 1896, et que la foule s’agrandit encore quand une compétition est organisée deux mois avant les Jeux, comme c’est le cas cette fois.
Du 24 au 26 mai, une quarantaine de délégations et des fans de régates ont partagé ce territoire restreint. Les spectateurs les plus enthousiastes se rendaient sur les rives du lac tôt le matin et installaient leurs chaises pliantes près du sentier parallèle à la route balisée de 2,000 mètres sur le lac. Quant aux fédérations sportives, elles se sont décidées dès les premières éliminatoires qui ont commencé le vendredi. Chaque pays a ses propres traditions. Par exemple, l’Australie, qui a un membre vivant dans une résidence voisine, loue l’un des box de parking de l’immeuble. C’est une option plutôt austère qui force l’équipe à se préparer sur une dalle de bitume avant de se rendre au parc nautique en plein air.
La plupart des équipes choisissent de monter leur campement sur le gazon, indiquant leurs ambitions nationales par la taille de l’espace qu’ils occupent. Alors que bon nombre de pays se contentent d’un chapiteau unique, le Canada et l’Allemagne en utilisent deux. Les Pays-Bas, manifestant leur ascension dans le monde du rame, ont trois tentes pleines d’équipements, de simulateurs de rame et de rameurs. Pendant leur temps de récupération lors des compétitions, les athlètes sont souvent vus pédaler ou ramer sur terre s’ils ne sont pas en train de rivaliser sur l’eau.
Le bâtiment du club nautique est occupé par la Grande-Bretagne, qui possède l’un des palmarès les plus impressionnants dans ce sport. Le bilan des trois jours de régates confirme cette hiérarchie, avec neuf médailles dont cinq titres pour les Néerlandais, et une médaille en moins, mais le même nombre de titres pour les Britanniques.
Quant à la France, leur objectif est d’obtenir entre une et trois médailles aux Jeux. L’équipe française, partageant le hangar avec le Royaume-Uni, a terminé cette manche de la Coupe du monde à une décevante 15e place, sans aucun titre et seulement une médaille d’argent remportée par Baptiste Savaete en skiff poids léger, une épreuve qui n’est pas comprise dans les JO. Le directeur technique national (DTN) de l’aviron français, Sébastien Vieilledent, insiste plutôt sur les leçons tirées des régates olympiques qualificatives organisées quelques jours avant sur le magnifique Rotsee.
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