C’était une sensation d' »énorme allégement » pour l’escrimeuse française Ysaora Thibus lorsqu’elle a appris le mardi 21 mai que le tribunal disciplinaire de la Fédération Internationale d’Escrime (FIE) n’avait pas relevé de transgressions contre sa politique antidopage. La championne mondiale de fleuret 2022 était en suspension depuis le 8 février, suite à un contrôle positif à l’ostarine, un agent anabolisant, effectué lors de l’étape parisienne de la Coupe du Monde du fleuret, le Mazars Challenge, en janvier.
Avec l’aide d’experts et d’un avocat, Ysaora Thibus a soutenu que sa « contamination par fluide corporel » était due à son partenaire, l’ancien escrimeur américain Race Imboden. Une défense déjà utilisée par d’autres athlètes ayant subi des tests antidopage positifs, comme le joueur de tennis Richard Gasquet. Elle a ensuite complété des analyses supplémentaires, notamment des analyses capillaires, pour prouver qu’elle n’avait pas pris de substances interdites. Race Imboden a admis avoir utilisé des compléments alimentaires contenant de l’ostarine.
Le couple a même fait une reconstitution détaillée des vingt-quatre heures précédant le contrôle positif pour fournir des preuves que la contamination aurait pu se produire lors d’activités quotidiennes. Cet effort a probablement aidé à convaincre l’entité disciplinaire de l’innocence de la vice-championne olympique par équipe.
« C’est beaucoup d’émotions et de joie », a déclaré Ysaora Thibus à l’Agence France-Presse. « Je ressentais un poids énorme au cours des derniers mois. (…) J’ai toujours voulu gagner d’une certaine manière, en accord avec mes valeurs. Il est important que mon intégrité soit reconnue. »
Il reste encore trois semaines pour faire appel.
Malgré les assurances de la Fédération française d’escrime de la sélection automatique pour les Jeux olympiques de Paris, Ysaora Thibus reste dans l’incertitude sur sa participation aux compétitions de fleuret féminin au Grand Palais, prévues les 28 juillet et 1er août. La FIE doit toujours officiellement lui informer de sa décision dans un délai de quinze jours, après quoi la FIE et l’Agence mondiale antidopage auront trois semaines pour interjeter appel.
Si un appel est interjeté, il serait suspensif, bloquant la participation de la Française aux championnats d’Europe de Bâle (Suisse), qui se tiendront du 18 au 23 juin. Ce serait sa dernière chance de renouer avec la compétition avant les Jeux, après une absence de plus de quatre mois dans le domaine de l’escrime. Une nouvelle suspension l’empêcherait aussi de s’entraîner dans une installation affiliée à la Fédération française d’escrime (FFE), comme elle le faisait depuis le 8 février.
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