Avec l’objectif de créer un impact mémorable, la campagne publicitaire pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024 (qui se tiendront du 28 août au 8 septembre) a été lancée le 20 mai par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop). Le slogan retenu, « Il ne me manque rien sauf vous », est porté par les parasportifs Arnaud Assoumani (athlétisme), Pauline Déroulède (tennis en fauteuil roulant) et Gaël Rivière (cécifoot). Ces athlètes seront mis en avant, leurs handicaps clairement visibles, sur des centaines d’affiches que l’on retrouvera à travers les bus et les métros parisiens.
En plus des affiches, la campagne comprendra également un manifeste ainsi que trois clips vidéo, chacun d’une dizaine de secondes, mettant en scène les trois parasportifs mentionnés. Selon Julie Matikhine, directrice de la marque Paris 2024, le but est de rendre le handicap visible, de le mettre en avant. Elle considère le slogan choisi comme un appel, voire « une injonction, simple et efficace », à l’adresse du public, jugé pas assez consommateur de sports paralympiques. « Les athlètes ont besoin de vous, » insiste-t-elle avec passion.
Pour le moment, l’engouement populaire pour les Jeux paralympiques reste limité. Seulement un tiers des 2,8 millions de billets disponibles ont été vendus, comparativement à un taux de vente supérieur à 80% pour les jeux olympiques. Paris 2024 n’est pas préoccupé par cette situation. Certaines sessions, telles que l’escrime en fauteuil roulant et les compétitions de para-équestre, sont déjà complètes. De plus, Londres 2012 n’avait-elle pas écoulé entre 900 000 et un million de tickets paralympiques sur un total de 2,7 millions, réalisant 40% de ses ventes après le début des jeux olympiques?
« Tout est en place pour créer de la magie »
Néanmoins, à cent jours de la cérémonie d’ouverture sur la place de la Concorde, les organisateurs encouragent un mouvement de « mobilisation générale ». Ils insistent pour que l’on fasse plus pour promouvoir cet événement qu’ils font de grands efforts pour présenter comme « la revanche des JO ». Le ministère des sports ne veut cependant pas mettre en danger l’équilibre budgétaire des jeux et estime que la vente de billets paralympiques est l’un des derniers soucis en matière de sécurité, en particulier la sécurité privée.
En outre, même si les Jeux paralympiques n’ont jamais eu une couverture médiatique aussi étendue qu’à Paris – trois cents heures de direct par France Télévisions – la visibilité et la promotion des dix jours de compétition et des para-athlètes qualifiés restent un grand défi pour les organisateurs. Qui, aujourd’hui, peut-il nommer cinq stars du paralympisme français et international?
Elie Patrigeon compte sur l’enthousiasme généré par l’allumage de la torche olympique à Marseille le 8 mai. « La magie des Jeux commence à se faire sentir. Il ne nous reste que cent jours pour transformer cette anticipation [pour les paralympiques] en fervor populaires », espère le directeur général du Comité paralympique et sportif français, qui se consacre à la promotion de la billetterie des Jeux. « Il y a de nombreux jours où nous attendons entre dix et quinze médailles françaises ! »
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