L’énergie est électrique au stade Ernest-Wallon, sanctuaire des Rouge et Noir à Toulouse (Haute-Garonne), qui s’embrase sous l’excitation. L’intensité monte d’un cran. Des milliers de spectateurs, environ 10 000, tapent des pieds, se dressent et frappent leurs mains avec de plus en plus de force. Ils expriment leur fébrilité en scandant « Toulousain, Toulousain » à l’entrée du rugbyman Romain Ntamack, demi d’ouverture du Stade Toulousain, qui fait son entrée sur la pelouse avec la torche olympique en main.
En ce vendredi 17 mai, le pénultième relayeur du parcours de la torche olympique qui traverse Toulouse, transmet le flambeau à l’emblématique capitaine du XV de France, Antoine Dupont. Avant d’illuminer le brasero installé au milieu du terrain, le demi de mêlée, élu meilleur joueur du monde à XV en 2021, rend hommage aux fervents supporters des tribunes et des virages qui l’acclament. « C’est un sentiment unique de marcher seul sur le terrain. Habituellement, nous sommes quinze et nous avons un ballon, c’est un immense plaisir, une grande émotion, remplie de passion et d’enthousiasme », déclare Antoine Dupont, membre de l’équipe de France masculine de rugby à VII aux Jeux olympiques de Paris, avant de disparaître par une porte.
L’apogée de la prise de relais, qui a commencé le matin en Haute-Garonne à Revel, un village de 9 500 habitants, vient de se conclure dans une atmosphère exubérante. Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports et des jeux olympiques et paralympiques, également présente dans le repaire de l’Ovalie, pense que « la fierté et la joie étaient palpables ». Elle trouve le moment très touchant.
Au cours de l’après-midi, la Place du Capitole a progressivement attiré une foule. Derrière une barricade de sécurité, Monique Courbin, une résidente de Toulouse de 82 ans, s’est installée confortablement sur un mini-siège pliable pour lire le quotidien tout en attendant. Affirmant qu’elle est arrivée en avance par intérêt et ne voulant pas manquer cette occasion gratuite, elle a ajouté que cela constituait une raison de plus pour elle de sortir. Abonnée au TFC (Toulouse football club) depuis 1957, elle était là pour l’évènement.
Mathéo Dast-Ladouceur, un lycéen avec le drapeau français peint sur ses joues, a décidé de sauter son cours de français pour y assister, faisant seul le trajet en bus depuis Castres, sa ville dans le Tarn. Pour ce joueur de basketball, assister à ce moment était émouvant, car c’était probablement la première et la dernière fois qu’il verrait la flamme.
Raphaël, un jeune garçon préférant la musique au sport, a aussi manqué l’école pour l’événement. Le garçon de 9 ans, qui était accompagné par son père, Jérémy Drago, a confié qu’il était ravi d’être le premier parmi ses amis à voir la flamme. Ils étaient venus de Beaumont-de-Lomagne dans le Tarn-et-Garonne.
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