L’incertitude est finalement levée. Victor Wembanyama, la star montante du basket mondial, participera bel et bien à sa première compétition internationale avec l’équipe de France aux Jeux Olympiques (JO) de Paris en 2024. Récemment nommé « rookie » (nouveau venu) de l’année avec les San Antonio Spurs, Victor figure dans la pré-sélection de 19 joueurs dévoilée le jeudi 16 mai par le sélectionneur français Vincent Collet, en vue de la préparation pour les JO de Paris. Comme son homologue féminin, Jean-Aimé Toupane, Collet a exposé à Paris le jeudi les détails de l’équipe destinée à briller lors des Jeux à domicile.
« Nous avons une liste plus large que prévue – on avait initialement envisagé 16 ou 17 joueurs, mais l’incertitude des choix a élargi cette liste », a expliqué Collet lors d’une conférence de presse. Thomas Heurtel, qui est inéligible depuis qu’il joue en Russie, s’est effectivement mis « hors jeu », mais le coach français a décidé d’inspecter minutieusement les joueurs de positions arrière, où « nous avions beaucoup d’incertitudes », a admis Collet. Cinq joueurs (Andrew Albicy, Théo Maledon, Frank Ntilikina, Matthew Strazel et Killian Hayes) se disputeront le rôle du meneur, dont la tâche sera d’organiser l’offensive et de promouvoir l’esprit défensif exigé par Vincent Collet.
Dirigeant l’équipe française depuis 2009, des décisions ont déjà été prises en ce qui concerne le secteur intérieur, appelés les « grands ». Les performances exceptionnelles de Victor Wembanyama et Rudy Gobert, qui sont respectivement le meilleur nouveau joueur et le meilleur défenseur de la National Basketball Association (NBA), ont rendu la compétition rude, forçant le personnel français à faire face à des « problèmes luxueux », comme l’a souligné Vincent Collet. Ce dernier a même pris la décision d’exclure Moustapha Fall, le pivot de l’Olympiakos Le Pirée, faute de temps de jeu à offrir.
Liste des participants :
– Meneurs : Andrew Albicy, Théo Maledon, Frank Ntilikina, Matthew Strazel, Kilian Hayes,
– Arrières-ailiers : Nicolas Batum (capitaine), Isaïa Cordinier, Bilal Coulibaly, Nando De Colo, Ousmane Dieng, Evan Fournier, Nadir Hifi, Elie Okobo,
– Intérieurs : Rudy Gobert, Jaylen Hoard, Mathias Lessort, Vincent Poirier, Victor Wembanyama, Guershon Yabusele.
Cependant, Sandrine Gruda ne bénéficiera pas d’une dernière participation aux Jeux Olympiques.
En effet, seuls 12 joueurs et 12 joueuses seront sélectionnés pour représenter la France aux prochains Jeux Olympiques qui se tiendront du 26 juillet au 11 août, d’abord à Lille puis à Paris. Les deux sélectionneurs cherchent donc à perfectionner leur équipe pour atteindre des objectifs ambitieux : au minimum, un podium pour deux équipes. Le président de la Fédération française de basket (FFBB), Jean-Pierre Siutat, a rappelé que « les objectifs sont très clairs, la pression est énorme : on doit obtenir des médailles ».
Avec un peu plus de deux mois avant le début des Jeux olympiques, la Fédération a décidé de révéler les listes de ses deux équipes, qui ont toutes deux remporté des médailles – l’argent pour les hommes et le bronze pour les femmes – aux JO de Tokyo simultanément. « Et voilà, on y est », s’est réjoui le président, assurant que la FFBB « a investi beaucoup de ressources » pour que les équipes masculine et féminine puissent se démarquer sur leur terrain.
Cependant, Sandrine Gruda, 36 ans et meilleure pointeuse de l’histoire de l’équipe féminine française, ne participera pas à cette grande célébration. Jean-Aimé Toupane a présélectionné 18 joueuses pour préparer l’événement, mais a décidé de se passer de la vétérane française, « une joueuse exceptionnelle qui a toujours porté le maillot de l’équipe de France avec un grand dévouement ». Il a admis que ce n’était pas une décision facile à prendre, mais qu’elle était basée sur les performances sportives.
Contrairement à leurs homologues masculins, qui sont limités par les règles de la NBA – la principale ligue de basket nord-américaine – pour commencer leur préparation seulement vingt-huit jours avant le début de la compétition pour des raisons d’assurances, l’équipe féminine commencera la sienne dès le 6 juin, et suivra « quatre phases de préparation » pour « créer une équipe qui sera à la hauteur de cet événement », a souligné Jean-Aimé Toupane. Le coach français a notamment sélectionné la star Marine Johannès, absente de l’Euro 2023, ainsi que la jeune meneuse Marine Fauthoux, qui se remet d’une opération d’une hernie discale en février. « Elle est en forme et sera prête pour le début de la préparation », a confirmé le sélectionneur français.
Les meneuses de l’équipe sont : Marine Fauthoux, Romane Bernies, Leïla Lacan, Carla Leite, et Marie Pardon.
Les arrières-ailières de l’équipe sont Marine Johannès, Pauline Astier, Valériane Ayayi, Marie-Paule Fopposi, Sarah Michel Boury (capitaine), Janelle Salaün, Migna Touré et Gabby Williams. Le groupe des intérieures comprend Marième Badiane, Alexia Chéry, Dominique Malonga, Ilana Rupert et Ana Tadic. Vincent Collet, l’entraîneur, devra choisir 12 joueurs pour concourir aux Jeux Olympiques. Il prévoit une bataille féroce pour participer à cette « rencontre unique » que représentent les Jeux à domicile et le « tournoi le plus relevé de l’histoire ». Il attend de son équipe une faim de victoire, contrairement à la performance décevante lors de la première manche de la Coupe du Monde 2023. Pour surmonter cette déception, l’encadrement insiste sur la nécessité d’une défense impénétrable. Grâce à la cotutelle de Gobert et Wembanyama, les Bleus ont la capacité de renforcer leur position défensive. Le nouveau prodige français, Wembanyama, participera à sa première compétition internationale et devra s’intégrer à l’équipe nationale. L’ancien entraîneur de Wembanyama aux Métropolitans 92 lors de la saison 2022-2023 a déclaré : « Il possède un potentiel inédit que nous n’aurons probablement pas l’occasion de revoir. Et nous n’avons certainement pas tout vu. »
Afin de se préparer adéquatement pour les Jeux Olympiques, les deux équipes nationales françaises joueront des matchs de préparation contre des adversaires puissants, y compris l’Allemagne, la Serbie et le Canada pour l’équipe masculine, qui ont tous figuré sur le podium de la dernière Coupe du monde. Vincent Collet a déclaré que malgré des incertitudes, l’équipe a du potentiel et que s’ils parviennent à réaliser leurs objectifs, ils peuvent être très compétitifs. « Nous devons travailler pour développer une bonne dynamique », a ajouté Collet.