Dans le monde du football, le rendement sur le terrain ne prédit pas nécessairement la santé financière d’un club. C’est le cas de Troyes, qui risque de tomber en troisième division (National), de Lorient qui pourrait être relégué en Ligue 2, et de Strasbourg qui a également risqué cette situation. Ce qu’ont en commun ces clubs, c’est que leur principal actionnaire détient également d’autres équipes. La « multipropriété de clubs » connaît une croissance explosive, reflétant l’évolution actuelle de la financiarisation du football.
Le fonds d’investissement américain 777 Partners, propriétaire de plusieurs clubs dont le Red Star, le Genoa, le Hertha Berlin , Vasco de Gama et le Standard de Liège, est accusé de fraudes qui pourraient totaliser des centaines de millions de dollars. Une faillite serait envisagée, ce qui mettrait en péril ces clubs.
Selon le Centre international d’économie du sport, ce phénomène de « propriété multiple de clubs » pourrait toucher 340 équipes mondiales d’ici fin 2023, dont près de la moitié des clubs de Ligue 1. La crise du Covid-19 et l’abandon de Mediapro ont fait du football français une cible d’opportunités économiques, aidée par l’excellence de ses centres de formation.
Ainsi, en 2023, le RC Strasbourg a été acquis par BlueCo, le propriétaire de Chelsea. Trois ans plus tôt, Troyes était passé sous le contrôle du groupe émirati, City Football Group, propriétaire de Manchester City et de douze autres clubs.
Cette structure de consortium offre de nombreux avantages aux investisseurs, qui peuvent ainsi réduire les risques financiers en investissant à travers plusieurs équipes, divisions et pays, tout en mutualisant les ressources.
Les méfaits à Bordeaux, Nancy, Sochaux ou Valenciennes en France illustrent les dangers potentiels que peuvent représenter les acquéreurs étrangers, avec une gestion déconnectée du terrain, une stratégie sportive confuse et des retraits inattendus.
En ce qui concerne le pool de joueurs, la seule chose sûre est qu’ils deviendront une équipe satellite, tournant autour d’une équipe majeure dont leur rôle principal est de fournir un réservoir de footballeurs. Ils sont formés ou accueillis pour augmenter leur valeur, dans le but de réaliser des profits lors de leur transfert ou de renforcer l’équipe au sommet de la pyramide.
Pour les clubs inférieurs, cela se traduit par un renouvellement fréquent de l’effectif, l’arrivée de joueurs inexpérimentés, des départs hâtifs, comme celui du gardien belge Matz Sels de Strasbourg à Nottingham Forest pendant l’hiver, ou des transactions de transfert compliquées.
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