Dans une boîte en bois matelassée, marquée comme « fragile » se trouve un trésor inestimable. Une mallesoit disant Louis Vuitton qui vaut autant que le coût d’une maison, comme l’indique en plaisantant Aymeric Gibet, le capitaine du Belem. En fait, la malle contient une torche olympique. Elle a été transbordée sur le trois-mâts, le mardi 7 mai à environ 9 heures, avec l’escorte de la gendarmerie maritime, au large de Lavandou, à Var. Une équipe spécialisée a effectué le transbordement avec des dizaines de sacs et des boîtes contenant divers équipements liés à la « flamme », comme des torches et des tubes de protection en verre.
Comme tous les autres navires autorisés à mouiller, le Belem a également fait l’objet d’un processus de « blanchiment » (un jargon technique pour signifier qu’il est débarrassé de toutes menaces) par la gendarmerie maritime de Toulon. Aussi, un périmètre de sécurité de 500 mètres a été mis en place autour d’elle. Une fois à bord, la malle a été rapidement déplacée vers le gaillard d’avant, selon le capitaine, et personne n’était supposé s’en approcher.
La journée précédente, à une distance de 12 unités nautiques du littoral, indiquant l’entrée dans les frontières maritimes de la France, le Belem a été supervisé par le patrouilleur du Groupement des gendarmes maritimes de la Méditerranée (GGMARMEDI). Dès le commencement de la traversée, des représentants de cette entité étaient présents à bord. Leur responsabilité comprend la prévention de toute interférence extérieure avec le navire, allant de simples protestations à des actes de terrorisme, d’après l’explication de l’un d’eux. Les cibles potentielles comprennent des groupes de défenseurs de l’environnement qui pourraient représenter une menace et des organisations opposées aux Jeux Olympiques telles que Saccage 2024 susceptibles d’attaquer un symbole du gouvernement français. « En cas d’attaque, nous utiliserions des lances à eau pour les repousser et, s’ils réussissaient à monter à bord, nous les arrêterions et les remettrions aux autorités compétentes », explique encore l’officier de gendarmerie.
C’est un nouveau rôle pour le trois-mâts, qui est plus habitué à embarquer des stagiaires pour des croisières pacifiques. Depuis le 29 avril, le bateau est sous surveillance constante. Il est accompagné par la Seine, un remorqueur de la marine nationale, qui a transporté deux grandes caisses d’armes et leurs munitions, ainsi que quatre sacs à dos remplis de radios VHF et Opera (la communication interne de la marine nationale), de l’équipement de protection balistique personnel, des jumelles pour vision nocturne, des kits de secours, des téléphones satellites, et des Polarions (projecteurs capables d’éclairer à plus de 300 m).
« Peut-on se permettre de prendre le moindre risque ? »
Le 7 mai à 8 heures du matin, le Belem s’est transformé en une forteresse comparable à Fort Knox. Des militaires d’un groupe d’intervention renommé ainsi qu’une équipe de plongeurs de la gendarmerie maritime monter à bord afin de procéder à une opération de déminage du bateau. Ils ont inspecté la coque pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’explosifs cachés. Chaque composant du bateau, des rivets aux anodes, en passant par les hélices et les prises de mer, ont été soigneusement examinés. R.A.S (Rien à Signaler) fut le verdict. Après 11 jours en mer, une multitude de bateaux curieux se sont précipités vers le Belem, le remplissant de militaires. La scène ressemblait à un moment du film « Piège en haute mer » avec Steven Seagal. Seuls les abonnés peuvent lire la suite de cet article, dont il reste 51.44% à découvrir.
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