Le dimanche 5 mai, après leur match qualificatif pour la finale de la Champions Cup, les joueurs du Stade Toulousain ont passé un moment prolongé sur le terrain ensoleillé. Ils ont pris le temps de rendre hommage à leurs adversaires du jour, les Harlequins de Londres, de se rassembler autour de leur manager général Ugo Mola, et surtout, de remercier les 32 494 fans présents dans les gradins du Stadium, euphoriques suite à leur victoire (38-26).
Après une pause de quatorze ans, les Toulousains ont retrouvé leur stade habituellement dédié au football pour se qualifier pour leur huitième finale européenne, trois ans seulement après leur victoire contre La Rochelle, une année où le club avait remporté à la fois la Champions Cup et le Top 14.
Bien qu’ils aient été favoris contre les actuels cinquièmes du championnat anglais – ils avaient largement vaincu les Harlequins (47-19) en phase de poules en décembre dernier – la victoire n’a pas été facilement obtenue par les Toulousains. Après la mi-temps, alors qu’ils menaient 31 à 12, les Anglais ont réduit l’écart à seulement cinq points.
« J’ai le sentiment que nous avons essayé plus de contrôler le match que de vraiment jouer. C’est une chose que nous ne savons pas bien faire, et c’est une leçon à tirer pour l’avenir », a déclaré Ugo Mola après le match. A ses côtés, le capitaine Antoine Dupont, qui a marqué deux essais, a savouré la victoire avec modestie. « Nous avons réussi à rebondir en milieu de seconde mi-temps. Par moments, nous sommes parfaitement en phase, mais nous avons parfois du mal à bien exécuter des gestes basiques « , a ajouté le demi de mêlée international.
Durant la première période, l’équipe a réussi à marquer cinq essais, résultant parfois de magnifiques mouvements collectifs. Toutefois, après la mi-temps, Dupont et ses coéquipiers rencontrent des difficultés, pris au piège dans une situation qu’ils ne maîtrisent pas, ce qui a permis aux Anglais de se rapprocher de leur score.
« Une approche globale »
« Il y a toujours une légère nervosité, sinon ce ne serait pas amusant », plaisantait Jean Bouilhou, l’entraîneur des avants toulousains. Billy Millard, le directeur sportif du club londonien, a souligné l’erreur de son équipe en phase d’apprentissage. Pour lui, le fait que son équipe joue contre Toulouse, l’une des meilleures équipes européennes, reste un point positif. Il a insisté sur « l’approche globale » qu’il applique à son équipe et au rugby anglais en général.
Daniel Herrero, l’ancien entraîneur de Toulon qui est maintenant écrivain et consultant pour Sud Radio, est également adepte de cette approche globale. Selon lui, « Parfois, comme en première mi-temps, on a le sentiment de s’approcher d’un jeu exceptionnel, quelque chose d’inédit. » Il admire cette équipe qui allie parfois l’engagement sincère à la volonté de construire, tout en respectant les schémas basiques et en s’adaptant à tous les environnements.
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