Rafael Nadal, débordant d’optimisme, se retire de Madrid après une élimination en huitièmes de finale du Masters 1000. Malgré bientôt 38 ans et un corps malmené, l’Espagnol, fort de ses 22 titres en Grand Chelem, tente une ultime remontée. Cependant, le mardi 30 avril, des adieux ont été faits à l’issue d’une soirée où il a perdu contre le jeune prodige tchèque, Jiri Lehecka (22 ans, 31e mondial), en marquant 7-5, 6-4.
Nadal, dont c’est probablement la dernière saison sur le circuit ATP – à moins d’un revirement incroyable – a plaisanté lors de l’hommage qui lui a été rendu sur le court après son match : « C’était une blague, je reviens l’année prochaine! ». Cependant, il a ensuite confirmé que c’était sa dernière participation à Madrid. « Cela a été une semaine très spéciale pour moi, très positive à plusieurs égards. Une semaine inoubliable, » a ajouté le quintuple vainqueur du tournoi madrilène, un record.
Et Madrid a voulu y croire jusqu’à la fin, mardi soir. Même lorsque leur favori a été breaké au début du deuxième set, le public de la « Caja Magica » a scandé l’équivalent espagnol de « Yes, we can »: « Si se puede, si se puede ». Et presque à chaque jeu, ce refrain répété. Quand Lehecka était sur le point de servir pour remporter le match, une nouvelle ovation debout a retenti. « Rome comme juge de paix » complètera ce chapitre de l’histoire.
Un spectateur, à la veille de minuit, a encouragé Rafa en disant « Prends ton temps, Rafa ». Pour ce Majorquin gaucher, c’était son quatrième match dans un délai de six jours, et son deuxième en autant de jours, après une longue bataille de plus de trois heures la veille. C’en est assez, surtout en considérant qu’il s’agit de son deuxième tournoi depuis son retour (après Barcelone mi-avril) suite à une pause de presque deux ans due à son corps qui ne lui donnait pas de répit, ainsi qu’une autre indisponibilité de trois mois entre janvier et avril.
Cependant, sa semaine passée à Madrid, avec trois victoires consécutives et quatre matchs disputés, dont un contre un joueur du top 20 (Alex de Minaur), a considérablement boosté sa confiance. Il n’avait pas eu une telle séquence de victoires depuis l’été 2022.
Va-t-elle lui donner, en partie, les assurances qu’il recherche en vue de Roland-Garros, qui débutera dans moins d’un mois (26 mai au 9 juin) ? Nous devrons attendre pour le découvrir.
Rafael Nadal est maintenant attendu à Rome (8 au 19 mai) pour le dernier Masters 1000 sur terre battue avant le Grand Chelem à Paris. Il ne dira qu’après le tournoi italien s’il participera à Roland-Garros, où il a déjà triomphé quatorze fois. « J’ai des ambitions personnelles pour les semaines à venir et je veux voir si j’ai une chance de les réaliser », a-t-il confirmé lors d’une conférence de presse mardi soir. Il ne participera à Paris que s’il se sent « suffisamment prêt », comme il l’a répété tout au long du tournoi de Madrid. « Sinon, cela n’a aucun intérêt », a-t-il conclu.
« Merci Rafa »
Dans le premier set, Nadal a démontré sa menace, menant 0-30 deux fois contre le service de Lehecka et obtenant la première occasion de briser le match à 5-4. Cependant, Lehecka a réussi à remporter dix points consécutifs et gagner le premier set. Malgré avoir manqué sa chance, la renommée combattivité de Nadal n’a pas disparu. Il a fini par s’avouer vaincu après un peu plus de deux heures de jeu, dû à une faute de revers finale. Il était alors minuit trois.
Les écrans du court ont affiché « Gracias Rafa » (Merci Rafa) , un remerciement de toutes les années d’émotions qu’il a apportées. Un message sur un drapeau espagnol accroché à une barrière du stade disait: « Merci pour toutes ces années d’émotions. On t’aime ».
En réponse, Nadal a avoué, « Vous m’avez fait un cadeau pendant ces vingt et un ans [à Madrid] peut-être plus important que de gagner un tournoi du Grand Chelem. Les émotions que j’ai vécues sur ce court, devant le public espagnol, me resteront pour toujours. » Le monde du tennis s’attend encore à quelques coups et quelques émotions supplémentaires du gladiateur espagnol.
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