S’étant ressaisies et loin d’être mises hors de combat, les footballeuses du Paris Saint-Germain (PSG) ont été confrontées à un retournement de situation spectaculaire lors de leur dernier match contre leurs adversaires de Lyon. En l’espace de dix minutes, elles sont passées d’une position confortable à un retard d’un but dans un dénouement de match surréaliste (2-3). Le dimanche 28 avril, durant la demi-finale retour au Parc des Princes à 16h, elles ne désirent guère subir une autre mésaventure. Leur objectif est d’obtenir leur place en finale de la Ligue des champions afin d’y affronter le Barça, qui a éliminé Chelsea la veille.
Certes, l’Olympique Lyonnais (OL) est à l’origine d’exploits impressionnants sur son propre terrain, soutenu par une foule massive, un record de plus de 38,000 spectateurs. Le club de la région rhodanienne est non seulement huit fois champion d’Europe et a 11 points d’avance en Division 1, cependant, le PSG ne ressent « aucune infériorité face à Lyon », rapporte sa défenseuse, Sakina Karchaoui. Cette dernière, ayant brièvement fait partie de l’OL (en 2020-2021), rejette l’idée d’une suprématie psychologique de son ancien club. « Vous pourriez penser qu’ils ont un avantage mental, mais ce n’est absolument pas le cas, » argue l’ancienne joueuse de Montpellier. « Je dirais même qu’aujourd’hui, nous avons surmonté un obstacle par rapport à elles, » confirme-t-elle.
Jocelyn Prêcheur, qui est devenu l’entraîneur principal après avoir d’abord été le bras droit de son père Gérard en 2022, est porteur d’un message d’optimisme. Malgré un renversement de situation lors de la demi-finale aller, il considère que l’OL n’est plus un adversaire insurmontable pour son équipe. Il déclare avec emphase qu’il ne s’agit pas d’auto-suggestion. Dans leurs deux précédents matchs à l’extérieur, il estime qu’ils ont fait le poids. Ils ont eu des moments forts lors du match aller, ce qui leur donne l’espoir de gagner.
A 41 ans, cet entraîneur qui a commencé sa carrière dans le championnat féminin chinois perçoit l’évolution de son groupe comme encourageante. Il explique: « Je ne vous pourrais plus parler de l’écart entre l’OL et nous, du moins en termes de talent ou de compétence. L’expérience pourrait être la seule différence car nous ne pouvons pas ignorer les huit victoires de l’OL en Ligue des champions. Nous n’avons pas à être gênés par la comparaison avec Lyon. Nous devons en être confiants avant d’aborder le match retour. »
Lors de la demi-finale aller, le PSG a parfaitement géré la majeure partie du match. Le club parisien a su contrecarrer l’intensité typique des débuts de match de l’OL avant de riposter en inscrivant le premier but en fin de première mi-temps.
Les Parisiennes ont ensuite réalisé une deuxième mi-temps exemplaire, marquant un deuxième but et rater de peu l’opportunité d’assurer leur victoire avec un troisième but. Cependant, l’OL a renversé la tendance en l’espace de six minutes. Prêcheur soutient qu’il était nécessaire d’évacuer la frustration du déroulement du match plus que du résultat dès le lendemain. Il a encouragé son équipe à se concentrer sur les éléments positifs du match. Il mentionne toutefois « un manque de lucidité dans certains choix ».
Sakina Karchaoui explique que le résultat final du match était décevant, ne correspondant pas à la progression du jeu. Malgré cela, les joueuses, y compris la capitaine Grace Geyoro et l’attaquante efficace Marie-Antoinette Katoto, qui a marqué deux fois contre Lyon, ont su rebondir. Selon Karchaoui, elles se sont remises en question, ont discuté et échangé, ce qui a été constructif et les a rendu plus fortes. Elles ont identifié les erreurs à éviter et sont confiantes pour la suite.
Jocelyn Prêcheur, en interview d’après-match, a attribué la décisive régression de dix minutes de la demi-finale aller à un manque d’efficacité et une baisse de forme physique en fin de partie. Après avoir discuté avec ses joueuses, il ajoute que c’est une accumulation de plusieurs facteurs, et que ce déclin physique a conduit à un manque de clarté dans certaines décisions. Il est déterminé à ne pas laisser cela se reproduire lors du prochain match au Parc des Princes. Il prévoit d’anticiper les différentes stratégies en fonction des situations finales de match, confiant à quelques joueuses la tâche de réagir dans des moments clés où il est difficile pour un entraîneur de communiquer dans un environnement bruyant.
Le dimanche suivant, 30 000 fans sont attendus au Parc des Princes, juste après qu’une équipe masculine, également qualifiée pour les demi-finales européennes, n’a pas réussi à confirmer son douzième titre de champion de France contre Le Havre (3-3).
Jocelyn Prêcheur se rappelle des jours difficiles fin octobre et début novembre, tout en appréciant l’élan et l’enthousiasme générés par les performances positives des hommes. Dans un scénario invraisemblable, ce serait impréssionant si nos deux équipes remportaient la Ligue des champions. La finale est prévue pour les femmes le 25 mai à Bilbao, et pour les hommes le 1er juin à Londres. A Paris, les joueuses de football du PSG feraient histoire en remportant le titre pour la première fois, une semaine avant que Kylian Mbappé et son équipe n’essaient de faire de même.
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