L’histoire, en particulier celle répétée de la domination lyonnaise symbolisée par huit titres en Ligue des champions, est difficile à renverser. Au Parc des Princes, le dimanche 28 avril, les footballeuses du PSG ont rencontré un défi supplémentaire en début de la demi-finale retour de la Ligue des champions, ayant été défaites 3-2 dans le match aller. Elles se sont retrouvées à la traîne après un but de Selma Bacha dans les trois premières minutes de la partie.
Elles ont réussi à rétablir l’équilibre grâce à Tabitha Chawinga avant la mi-temps, mais leur performance en seconde période a été insuffisante, perdant face à un second but de la joueuse haïtienne Melchie Dumornay (2-1). Malgré l’appui inébranlable du collectif Ultras Paris (CUP), qui est le principal attrait pour un public de 30 000 fans, le PSG n’a pu se qualifier pour une troisième finale européenne (après celles de 2015 et 2017).
L’entraîneur du PSG, Jocelyn Prêcheur, a exprimé sa déception: « Le début du match ne nous a pas été favorable. Nous nous sommes immédiatement trouvés dans une situation délicate ». Pendant ce temps, l’OL se prépare pour sa onzième finale le 25 mai à Bilbao (Espagne) contre le FC Barcelone.
Les footballeuses de l’OL, qui ont remporté la compétition huit fois, ne semblent pas satisfaites. Dès le début du match, elles ont exercé une pression intense sur leurs adversaires. Après un corner joué à deux entre Selma Bacha et Melchie Dumornay, cette dernière a envoyé le ballon à la latérale lyonnaise, qui a tenté sa chance et réussi à tromper Constance Picaud d’un coup de pied soudain au premier poteau (3e, 1-0).
La tricolore internationale gagne bien son surnom « Brutus » à travers son dynamisme et sa férocité, en ne cessant jamais de courir et en poursuivant intrépidement ses rivales bien loin de sa zone gauche. Sonia Bompastor, la coach lyonnaise, a salué les efforts de son équipe, elle déclare: «Nous aspirions à maintenir la cadence de nos dernières minutes lors du match précédent, nous voulions prendre un bon départ et marquer dès le début».
Les joueuses de Paris ont bien fini par se démarquer dans ce grand événement sportif, mais maintenant, elles ont un retard de deux buts. Malgré des circonstances potentiellement inquiétantes et une meilleure manipulation du ballon, les joueuses dirigées par Joselyn Prêcheur ont du mal à créer de réelles opportunités. Cela est bien illustré par le centre de Sakina Karchaoui que la défenseuse lyonnaise Vanessa Gilles a intercepté après une demi-heure de jeu.
En revanche, ce sont les visiteuses qui se créent de multiples occasions de marquer. À l’instar du PSG la semaine précédente, l’OL fait preuve d’imprécision, comme quand Dumornay manque sa passe en retour à Daniëlle van de Donk dans la surface de réparation (28e).
Ou peut-être par manque de chance, suite à un contre rapide mené par Delphine Cascarino, qui dribble Thiniba Samoura et dont le centre est dévié par Jade Le Guilly. Grâce à un arrêt reflexe, Constance Picaud parvient à éviter le second but lyonnais (35e).
Melchie Dumornay, qui s’était jusque-là bien comportée, fait une mauvaise passe en milieu de terrain. Marie-Antoinette Katoto, jusqu’ici discrète, parvient à trouver Tabitha Chawinga qui est intraitable. Fixant Vanessa Gilles, l’attaquante du Malawi fait une frappe entre les jambes de la Canadienne. La gardienne chilienne, Christiane Endler, ne peut rien faire face à cette égalisation parisienne (41e, 1-1).
Plutôt que de capitaliser sur ce momentum, le PSG a du mal à se démarquer après la mi-temps. Au contraire, l’OL est plusieurs fois sur le point de marquer un deuxième but. La maladresse de l’équipe locale et les excellents arrêts de Constance Picaud les empêchent de le faire. C’est toujours Melchie Dumornay qui est au centre de l’action. Elle tente un tir en solo qui est bloqué par la gardienne parisienne (52e), puis son tir puissant est arrêté de justesse par Picaud suite à une erreur défensive de Gaetino (65e).
L’entraîneur du PSG, Jocelyn Prêcheur, tente un coup de poker en remplaçant l’une de ses cinq défenseuses, Le Guilly, par l’attaquante danoise, Amalie Vangsgaard (73e). Parallèlement, l’active attaquante lyonnaise Kadidiatou Diani est remplacée par Vicky Becho, qui excelle dans son rôle habituel de super-remplaçante accordé par son entraîneuse Sonia Bompastor.
Tout peut basculer d’un moment à l’autre dans cette rencontre très disputée. Paris a seulement besoin d’un but pour refaire surface. C’est finalement la force de l’habitude qui prévaut.
Après une performance remarquable mais manquant de précision, la Lyonnaise Melchie Dumornay a réussi à se faire décisive. Elle a profité du centre astucieux de la nouvelle recrue, Vicky Becho, remis avec brio par Majri, pour marquer le deuxième but avec une frappe précise (81e, 2-1). « Melchie est une joueuse de haut niveau », analyse Bompastor. « Son talent est immense et elle apporte beaucoup à son équipe ».
Le PSG a fait un dernier effort pour espérer un retour rapide. Cependant, l’assaut de Sakina Karchaoui a été stoppé à temps par un incroyable retour de Selma Bacha (88e). Deux minutes plus tard, cette dernière était remplacée par Perle Morroni, lui permettant de prendre un repos bien mérité.
Le PSG est toujours en compétition dans deux tournois : la Coupe de France et la Division 1, qui se déroule selon un nouveau format de play-off. « Nous allons concentrer nos efforts sur cette finale de Coupe contre Fleury [le 4 mai] », espère Prêcheur. « Et j’espère que nous aurons l’opportunité de revoir l’Olympique Lyonnais en finale des play-offs [le 17 mai si les deux clubs se qualifient]. »
Dans un mois, en Pays basque, les Lyonnaises espèrent reprendre leur titre européen aux Barcelonaises, actuelles détiennes du titre, dont la plupart sont championnes du monde avec l’Espagne. « Ce sont deux grandes équipes, deux grands clubs », déclare l’entraineur rhodanienne. « Nous avons encore du temps pour nous préparer pour Barcelone. J’espère que cela sera une belle finale pour la promotion de notre sport. » C’est un défi important pour le « Real Madrid » du football féminin.