Alain Zobrist a fait un effort considérable pour persuader son interlocuteur que Corgémont, une charmante commune de moins de 2 000 habitants située sur les rives du lac de Bienne dans le canton de Berne en Suisse, est une localité super centrale. En tant que responsable du projet olympique et paralympique chez Omega, Zobrist souligne que la vallée est célèbre pour son horlogerie, avec tous les grandes marques situées à 15 à 20 minutes de distance les unes des autres. Zobrist, qui est aussi le directeur de Swiss Timing, une filiale de Swatch Group (qui comprend Omega), note que c’est dans cette vallée que les trente chronographes utilisés aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1932 ont été développés. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, une seule maison horlogère a été chargée de la mesure du temps pour tous les événements, fournissant des chronographes identiques en nombre suffisant. À cette époque, les résultats étaient précis au dixième de seconde.
Aujourd’hui, près de 100 ans plus tard, l’usine basée à Bienne, où se trouve aussi son rival Rolex, sera l’organisme officiel de chronométrage pour les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre) de Paris 2024. Cependant, les similitudes entre les deux éditions se terminent là. Les chronographes qui étaient autrefois transportés dans une mallette entre les deux guerres mondiales ont maintenant leur place dans un musée, et la marque suisse prévoit de mobiliser une équipe de 550 chronométreurs en France cet été, tout en transportant environ 350 tonnes de matériel.
Selon Alain Zobrist, qui travaillera à Swiss Timing, tout l’équipement pour les jeux devrait être installé environ dix jours avant l’événement inaugural. Les compétitions qui commencent le 24 juillet se finaliseront deux jours avant. En dépit de cela, Omega et le comité organisant les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques ont collaboré sur l’installation pendant plus de deux ans et ont déjà transporté une partie de l’équipement à travers la frontière. Des évènements d’essai organisés par le comité des JO ou diverses fédérations sportives ont été utilisés pour vérifier l’efficacité de l’équipement sous des conditions réalistes.
Des boîtes massives sur roues, contenant des câbles, des écrans et des caméras ont été alignées en prévision de leur transport depuis le hangar d’entreprise à Corgémont. Une partie distincte du même bâtiment abrite le laboratoire de chronométrage. En ce lieu, ainsi qu’à Leipzig (Allemagne) et dans le hub numérique de Liberec (République Tchèque), près de 180 ingénieurs sont impliqués dans la recherche et le développement pour concevoir, essayer et configurer les instruments de chronométrage qui correspondent aux attentes du programme olympique.
Le reste de cet article est accessible uniquement aux personnes abonnées.